Je me souviens avoir eu un mal fou pour trouver ce 33 tours acheté à l'époque en import Allemagne alors qu'il était soit-disant distribué par Pathé Marconi EMI en France, mais ces derniers devaient avoir d'autres chats à fouetter à ce moment là ! pensez donc, un ex-Scorpions qui s'embarque dans un trio Hendrixien donnant dans un hard-soft à tendance Space-rock, fin'78-début'79 alors qu'exactement au même moment Motörhead sortait Overkill, une bombe de heavy-rock survitaminé qui allait faire naître bien des petits à sa suite.
ELECTRIC SUN avec ce premier album Earthquake était donc totalement anachroniquet et aux antipodes d'une NWOBHM qui se développait à cet instant précis. c'est pourtant cette singularité qui rend cet album si attachant !
Avec "Electric Sun" et "Sundown" qui ouvraient chaque face du vinyle, on est en terrain connu. ces deux compos enlevées auraient pu trouver leur place sur un des albums de Scorpions parus entre 1974 et 1977.
Si la remarque est encore valable pour les plus lyriques "Burning Wheels Turning" et "Still So Many Lives Away", cela n'aurait plus été le cas avec les poétiques et spacy "Lilac" et "Japanese Dream", tout comme le plus romantique et classique instrumental "Winterdays".
Quand au morceau-titre "Earthquake", cette pièce flamboyante à rallonge de 10 minutes oscille en permanence entre néoclassicisme, flamenco et cosmic-rock Hendrixien. tout un programme !!!
La voix d'Uli est toujours aussi particulière et peut en rebuter plus d'un, cependant cela ne m'a jamais posé problème même lorsque le guitariste/chanteur officiait chez Scorpions et qu'il poussait la 'chansonnette' en quelques occasions. c'est sa marque de fabrique distinctive, au même titre que son jeu de guitare virtuose tout à fait unique. c'était un peu le même cas avec Jimi Hendrix qui possédait une voix un peu revêche très singulière et un jeu de guitare brûlant, c'est à prendre ou à laisser !
Inutile de dire que dans ce contexte particulier, la guitare est reine !