Je confirme le commentaire de Gilles, il ne s'agit pas de claviers mais d'une bonne vieille guitare des familles passée dans un énorme rack d'effets, majoritairement des delays et un pitch-shifter, qui a remplacé les "frippertronics" des années 70 (à l'époque, un delay à bande que Fripp utilisait pour créer des nappes infinies, beaucoup utilisé avec Brian Eno).
L'album "The Gates of Paradise" est un mélange de prises live et studio, éditées par la suite pour composer cette oeuvre fortement empreinte de spiritualité. Fripp est rigoureusement seul avec sa guitare, il superpose les couches de façon impressionniste, variant les tonalités et explorant les rapports entre temps et musique (proche en cela du minimalisme de Steve Reich).
Les soundscapes frippiens sont souvent taxés d'élitisme musical, voire d'escroquerie, et il est vrai que cette musique est d'un accès assez difficile à première vue, car non-mélodique.
La critique de David a le grand mérite de préciser qu'on ne s'ennuie pas à l'écoute car il suffit en réalité de se laisser simplement porter pendant une petite heure. Et ça marche !