Bah, oui...Un grand oui même pour ce Nebraska qui suinte l'huile de vidange, la sueur sous les aisselles ou encore l'alcool de mauvaise qualité.
Le vent soulève la poussière, les bicoques tombent en latte, la société se délite loin du regard de élites, qui n'ont d'yeux que pour le Dieu Dollar, pendant que ceux qui croient encore au rêve américain en sont réduits à jouer leurs économies dans un casino d'Atlantic City.
Les autres, les désabusés, les désaxés, vont se saouler dans des bars open all night, rêvent de tailler la route dans leur used car, vers un eldorado chimérique, quand ils ne commettent pas directement des braquages et tentent d'échapper à un Higway Patrol Man qui a choisi le côté de la loi qui autorise l'utilisation violence contrairement à son frangin.
Même si malgré la misère il existe des Reason to Bielieve et que l'on a appris les valeurs de la solidarité dès l'enfance dans la Father's House, l'ensemble demeure sombre et pesant: Johnny 99 était probablement un chic type, mondialement célèbre dans sa cambrousse mais ce n'est qu'un pion dans le jeu, il dérapera et sera balayé comme un fétu par le vent d'été du Nebraska, état central en proie aqux tornades, d'une platitude désespérante.
Quand le Boss fait écouter la cassette démo qui contient ces chansons à Steve Van Zandt, son guitariste afin d'envisager les futurs arrangements du E.Street Band, celui-ci lui conseille (terme exact et vérifié...private joke pour Erwin) de les conserver en l'état. A noter que Born in the USA, faisait partie du lot.
Le Boss n'est pas Elvis, il décide donc d'être un orchestre à lui tout seul: guitare, voix et harmonica, pratiquement aucun overdub, le tout capté sur du matériel archi basique dans le salon du Boss.
Le plus beau dans l'histoire, c'est que ça fonctionne au delà de toutes les espérances, c'est beau, c'est intense autant que c'est courageux...bien plus convaincant que le suivant sur la liste, surproduit et qui a bien mal vieilli.
Le meilleur Springsteen ? C'est mon avis.
Remember:Less is More.