Franchement, il n'est pas simple d'écrire une chronique sur ce disque estampillé "BEATLES", tant les Liverpuldiens font couler l'encre à flot à chaque mise sur le marché d'un produit nouveau les concernant.
Dit comme cela c'est plutôt trivial comme façon d'envisager les choses, mais ce sujet n'est absolument pas à éviter: la gestion des affaires des BEATLES via l'anciennement moribonde et aujourd'hui très rentable "Apple Corps" aux mains des survivants et des ayants droit, lesquels sont rompus à la pratique du business depuis un paquet de temps.
La démarche commerciale, son approche marketing, la communication….tout cela est d'une efficacité redoutable et effectivement les amateurs se comptent par millions donc la demande existe (je suis de plus en plus vulgaire là),alors ici on peut décliner la chose en proposant le CD et l'édition vinyle soignée augmenté d'un livret et d'un 45t sachant que nombre de fans ahuris (dont je suis) achèteront les deux et puis bon sang, qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour accroître le nombre d'objets (officiels ou non) en lien avec LE Groupe d'individus qui a offert plus de magie au Monde que tous les bonimenteurs, illusionnistes et marchands du temple de l'Histoire de l'humanité réunis, hein ?
Ainsi débarrassé des questions bassement mercantiles sur l'exploitation d'une oeuvre aussi incontournable que fondamentale, parlons plaisir de l'écoute, enfin.
Sauf que:
Déjà à la base, le Let It Be fait partie des albums les moins aimés du groupe et puis il a fait également l'objet de conflits et de rancoeurs entre les principaux intéressés de sa réalisation jusqu'à sa finition, donc là aussi on marche sur des oeufs.
Paul McCartney finit par obtenir gain de cause et le droit de ressortir l'album tel qu'il l'entendait, sans post production, un album Live, dans l'esprit du moins.
Spector n'avait transformé que peu de chansons avec ses arrangements, ce qui permettait de varier les ambiances et d'apporter un côté luxuriant à celles-ci qui cotoyaient des morceaux qui sonnaient très live comme ce Two of Us, magnifiquement placé en ouverture et les dialogues entendus entre les plages donnait une sensation de vie à l'ensemble, le charme opérait.
Let it Be fut ma véritable porte d'entrée dans l'univers des Beatles, l'entendre retouché avec un track listing chamboulé et modifié ne relève donc pas de l'évidence absolue et encore aujourd'hui je ne me prononcerais pas quant à l'impérieuse nécessité de posséder ce Naked dans sa disco.
Le son de celui là est excellent, mais celui de l'original l'était aussi.
Maintenant:
Get Back, The Long and Winding Road, Don't let me down, Across the Universe et Let It Be…combien de formations sont capables de balancer cinq titres de ce calibre sur UN album ?
Et le reste, moins connu, les I Me Mine, For you blue (chanté par macca lors du "Concert for George"), One after 909, Dig a Pony et bien sûr l'énorme I've got a feeling, autant de diamants bruts, ça pose son oeuvre ça…
Les BEATLES ne connaissent pas la crise du disque, les BEATLES ne connaissent pas la crise tout-court, leur musique continue d'apporter du bonheur à ceux (très nombreux) qui les écoute et qui les aime, et au fond c'est cela qui compte le plus: ALL YOU NEED IS LOVE.
