Et non, Marco, son grand retour discographique, ce n'est pas en 99 que Sheila l'a opéré mais un an et demie plus tôt avec la fausse compil "Le Meilleur de Sheila" qui regroupait en fait une bonne douzaine de tubes de la dame réenregistrés et réorchestrés (+ 3 titres jamais chantés auparavant) dont Sheila a beaucoup fait la promo télé avant son retour à l'Olympia à l'automne, notamment sur le "Spacer 98" et "Les Rois mages salsa". On ne parlera pas ici de la qualité de ces reprises ni de la frustration des fans qui espéraient un peu moins de réchauffé après une si longue absence. Il n'en reste pas moins qu'il s'agissait bien là d'un véritable nouvel album avec uniquement des "inédits", au moins dans leur facture.
"Dense". très décevant pour moi, ce retour à un opus de vrais nouveautés (pas à 100 %, il y a quand même 2 reprises de tubes anglais et 1 adaptation). Difficile de ne pas ressentir le caractère "cheap" de la production. Martin, qui voulait tout régir, fait avec les moyens du bord et donc à l'économie. Sheila s'en sort très bien : la voix est bonne, l'interprétation sensible et juste sur les morceaux plus graves. Mais beaucoup de ce qui aurait pu être excellent laisse une fâcheuse impression d'inachevé. Et puis quelle idée de mettre en avant la chanson qui donne son titre à l'album, un morceau lorgnant très fort sur le "Believe" de Cher, et qui, à cause d'une construction bâtarde, n'arrive jamais vraiment à décoller ! Le très entraînant "Se laisser danser", sorte de petite soeur salsa de "Vis Va" qu'un Fugain inspiré n'aurait pas boudée, avait bien plus de chances de porter l'album. "Le Tour de la terre" et "Confidences", au-délà de lointaines sonorités Ace of Base, semblent avoir été produites en amont en vue d'un projet d'album qui tardait à se concrétiser. Ce sont 2 morceaux qui ont néanmoins plutôt bien vieilli, tout comme restent assez plaisantes dans des ambiances totalement différentes "Pop Art", "Sur un fil", "Tu sais", "Dans le regard des gens". Même l'adaptation française de "Self Control" est assez bien troussée, mais la reprise du même morceau dans ses paroles anglaises originales s'en trouve totalement incongrue.
En dehors de ce doublon malvenu, rien de franchement déshonorant ou désagréable, mais le résultat aurait pu être tellement supérieur avec un responsable plus exigeant (et aux moyens plus conséquents) à la direction artistique.
