À propos LOVE DEVOTION SURRENDER
Le titre déjà de cet album réalisé d'Octobre 1972 à Mars 1973
est tout un programme ...
Remettons nos pendules à l'heure... l'Époque ...
... c'est la fin des tueries au Vietnam (300 soldats américains
y perdaient leur vie chaque semaine et les estimations les plus
basses aujourd'hui font état de 4 millions de civils vietnamiens
tués. Heureusement les accords de Paris en Janvier 1973 puis
l'interruption du conflit vers Avril - Mai 1975 mirent fin à
cette boucherie. Fermons la parenthèse)
Des musiciens auront eu à cœur de dénoncer cette folie
humaine. Joan BAEZ , Bob DYLAN et bien sûr Jimi HENDRIX
dont l'interprétation de l'hymne américain reste pour
beaucoup inoubliable.
Les musiciens noirs , eux , auront dans l'ensemble une
révolte plus musicale liée par ailleurs à la couleur de leur peau.
C'est là qu'interviendront John COLTRANE et Miles DAVIS ,
tous deux feront l'humiliante expérience du racisme.
À partir du festival de Woodstock , été 1969 ,
musiques , contestations et aspirations à une
autre vie FUSIONNENT dans la jeunesse
des villes américaines et européennes.
Rêves d'évasions , de communautés ,
d'autres croyances...
Santana est en admiration devant Coltrane
et fan de Miles quant à John McLaughlin
il a eu la joie de participer aux albums " In A
Silent Way et Bitches Brew avec ce dernier...
LOVE DEVOTION SURRENDER est une orgie
joyeuse de deux guitaristes hors pair...
qui fédèrent le rock au jazz avec des
rythmiques afro-américo-cubaines dignes de
PAN... et pour cause on retrouve des
Billy COBHAM , des Don ALIAS , des Larry YOUNG
(voir et entendre toujours Bitches Brew)
sans oublier Michael SHRIEVE
(Ah ce SOUL SACRIFICE d'antan !)
Le LOVE SUPREME de COLTRANE
alliant la spiritualité à une musique qui
débouchera sur le free-jazz sera le fil
d'Ariane de nos deux guitaristes qui
adeptes des horizons hindouistes n'auront
de cesse de lancer dans l'espace des artifices de sons
de notes , de phrases musicales... d'engendrer
des débauches frénétiques d'accords , de bruits , d'échos
de gémissements stridents ... oui du délire pour atteindre
une jouissance d'ordre quasiment mystique...
et en dernier lieu dans un égrainage de notes aboutir...
en decrescendo au silence de la méditation... ... ... ... ... ... ... ...