Hello,
Le blues-rock bien graisseux que tu entends sur "Bongo Fury" n'est pas tant lié à la présence de Zappa que de Beefheart.
Peut-être peux-tu essayer "Willie The Pimp", sur "Hot Rats", avec le même Beefheart, ou la première version de " The Torture Never Stops", toujours avec Beefheart, sur "You Can't Do That On Stage Anymore, vol. 4"?

Que tu fasses une analogie entre Patton et Zappa nous semble assez pertinent. Plutôt sur le plan artistique. Zappa (même si les Mothers ont été prégnants au début) était un artiste solo avec son nom écrit bien gros sur ses productions. Patton, le plus souvent, choisit de s'intégrer dans des collectifs ou groupes (Peeping Tom, Tomahawk, Mr Bungle, Fantômas, Faith No More) en plus de ses collaborations avec d'autres artistes (John Zorn, Björk…) qui gardent le leadership sur leur projet. Il compte peu de disques solo.
Je pense que dans la lignée des artistes iconoclastes qui ont produit énormément et (pour beaucoup) en dehors du mainstream, il faut compter sur les musiciens noirs américains comme (outre Miles Davis) George Clinton (Parliament, Funkadelic, P-Funk…) et aussi Prince.
Bien à toi.

ZAPPA et PATTON sont deux artistes protéiformes. En revanche, il me semble que la comparaison s'arrête là.
ZAPPA est un très grand compositeur. PATTON est un très grand interprète. Côté influences, NAKED CITY en est une, également. Et je rejoins Long John pour Clinton.
Bien à toi.

Bonjour David,

Pour répondre à la première partie de ta question, j’aime bien Zzebra que je considère plus funk que jazz-rock. Cette formation britannique sonnait comme un groupe américain (le chant, les cuivres, le fender et le clavinet) et me fait penser à une mosaïque musicale. On y décèle un peu de tout ; Gong dans les parties world et certains solos (« Shamal »), The Meters et Funkadelic dans les parties funk, Weather report pour les ambiances, des touches espagnoles à la Coltrane (« Olé ») sur « Spanish fly », et un background afro (d’où leur nom)…et j’en oublie.
Si une influence Zappienne existe, c’est du Zappa funky dont il s’agit (73 / 75) plutôt que du Zappa jazzy (« Waka Jawaka » et « Grand Wazoo ») qui reste une expérience big band sans réelle équivalence.

Pour la seconde partie de ta question, je pense que l’influence jazz des Mothers of invention (« Absolutely free », « Uncle Meat », « Weasels ripped my flesh ») s’est surtout manifestée sur la scène de Canterbury à la fin des années 60 début 70 (les deux premiers Soft Machine, Matching Mole, Hatfield and the north). Au milieu des années 70, je ne vois guère que les formations qui perpétuent encore ce style pour porter des traces des Mothers : Henry Cow en particulier, pas seulement pour son coté jazz (« Leg end » : http://fp.nightfall.fr/index_1328_henry-cow-leg.html ) mais aussi pour la musique de chambre (« Unrest »). Citons aussi Egg ou Quiet sun, même si c’est moins évident.
Les vraies expériences jazz-rock de Zappa se sont exprimées en grand effectif (« The wazoo orchestra »), et les expériences britanniques similaires sont rares à ma connaissance (Centipede, qui n’a justement rien à voir). Les anglais pratiquaient un jazz-rock un peu glacé, pas très funky, parfois prise de tête et souvent plus jazz que rock. Je pense aux différents groupes de Keith Tippett (Centipede, Keith Tippett’s Group, Ovary Lodge), au Soft Machine deuxième période ou à Brand X.

Oncle Viande.