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Hubert Felix Thiefaine
Autorisation De Délirer
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le 20 Juin 2023 par SWISSIDOL


Deuxième essai et deuxième coup de maître pour HFT. Dès "La vierge au Dodge" on est happé dans un monde loufoque, onirique ou flippant. Ainsi est-on longtemps hanté par les "Vive la mort" de "Alligators 427". D'autres morceaux restent incroyables tels "Autorisation de délirer" (quel piano grandiose !) ou "Le complexe d'Icare". Je trouve l'album à peine moins parfait que le premier mais il demeure grandiose ("La cuve à mazout").

le 25 Mars 2019 par FOXTHEBOSS


Nous sommes en 1979, et l'étrange animal aperçu l'année précédente revient pour une deuxième livraison.
S'il n'avait montré que ses pieds sur la pochette précédente, il ne se dévoile guère plus : de dos, maquillé quand il est de face. Voila qui n'est guère engageant. Pourtant, plus encore que le premier, ce deuxième album est centré sur la personnalité du "héros" bizarroïde qui sert de double (ou de triple !) à Thiéfaine. La pochette elle-même est construite sur cette dualité dos/face ou l'artiste se cache et se dévoile à la fois... Ou plutôt tente de se dévoiler et nous communiquer ce qu'il est. Mais qui est-il vraiment, celui qui se croit à l'écoute du Monde, et qui n'écoute que le néant d'un aquarium ? Ce thème de l'ego et de sa difficulté à communiquer avec le monde extérieur est omniprésent dans l'album : 7 chansons utilisent directement le "je", deux autres le "nous", avec l'idée très nette que l'artiste prend lui -même la parole au travers de ce "nous" (voir "Autorisation de délirer").

Album centré donc sur l'ego et sa volonté de communiquer et de s'intégrer... Ou pas ! Car au final, c'est bien l'impossibilité de rejoindre le genre humain qui domine : crise de manque hallucinatoire ("la vierge"), amour impossible ("enfermé dans les cabinets", "court métrage"), solitude persistante ("la queue") ; tout concourt à dresser des barrières entre l'artiste et le monde. Au final, cette situation finit par déboucher sur une vision sociale radicalement pessimiste : Vies détruites dans la drogue et la prostitution (thème de la déchéance renouvelé dans "la môme kaléidoscope"), folie omniprésente ("complexe d'Icare"), mort qui rôde à chaque instant notamment la mort nucléaire. Même la musique est symboliquement morte, le rock en tout cas !
Une fois encore, les responsables en sont clairement désignés : hommes politiques corrompus et shootés au pouvoir, société déshumanisant, bureaucratique et conduisant à la folie (le magnifique "autorisation de délirer").

Si l'ego et son rapport au monde dominent les textes de l'album, ils sont soutenus par plusieurs des grandes obsessions thiéfainesques : la drogue, la mort, la folie.
La drogue sous ses formes les plus diverses, est omniprésente dans l'album : "coco" (cocaïne) citée dans deux chansons, opium, LSD, héroïne ("reniflette") sans parler des drogues "non conventionnelles" que sont l'ajax W... et le pouvoir ("l'homme politique...). Et n'oublions pas le "chauffer la cuillère" applicable à toutes sortes de substances. A mon sens, cet album a une consonance tout autant "junkie" que "dernières balises".
Se shooter, pour oublier quoi ? D'abord sans doute, le risque de folie : "Complexe d'Icare" (astucieux glissement pour évoquer à la fois la déchéance et les problèmes personnels, nous y reviendront), folie hallucinatoire ("la vierge"), dépression ("la queue"). D'ailleurs, ou peut donc être ce personnage qui soliloque dans "autorisation de délirer", sinon enfermé ? Dans sa folie, dans un asile ou dans le corps social tout entier, cela n'a au fond pas d'importance. L'album tout entier lance un cri sourd et continue : désespoir, folie, dépression, renfermement en soir, mort... Pour "compter ses os" tranquille, enfin ! "Enfin solitaire" est ici à la fois un cri du coeur, un manifeste et un constat. Derrière cet appel, la crainte obsédante de la mort ("je ne suis plus", "la mort est devenu un état permanent"). Quoi de plus symbolique, au final, que ce personnage qui crie sur la pochette, ou qui semble s'enfermer dans une écoute du néant ?

De même que la cohérence des textes est bien visible, celle de la musique est aussi évidente. Le travail de production de l'album est très important, loin de l'aspect "de bric et de broc" qui prévalait dans l'album précédent. Les musiques sont variées et soignées, des rythmes funky-disco de "enfermé dans les cabinets" au blues de "court métrage" en passant par le rock. Claviers et piano rejoignent les guitares et donnent à l'ensemble de l'album une tonalité nettement plus rock, entrecoupée de quelques éclairs psychédéliques caractéristiques de l'époque.
Au final donc, un album plus cohérent et réfléchi, dominé par ce qui est à mon sens, le premier monument de Thiéfaine : Alligators 427, long discours imprécatoire, halluciné et apocalyptique , ou l'artiste clôt symboliquement cet album en se faisant "voyant" d'un monde futur livré à l'horreur et au chaos.

Solitaire oui, cynique et ricaneur aussi, tel un clown grinçant et railleur. Mais aussi engagé et impliqué dans le monde, refusant à tout jamais d'être indifférent. Voila bien la dualité d'un personnage que son dégoût de l'humain n'empêche nullement de chercher à comprendre cette humanité. Cet album est bien celui de la mise en place de ce drôle de personnage qui ne cessera dès lors, de s'interroger sur son identité et son rapport aux autres. Hubert, Félix ou Thiéfaine, la réponse viendra peut-être au prochain album...

le 17 Septembre 2016 par MR G


Après un dantesque premier album, revoila donc le sieur Hubert nous delivrant une autorisation de délirer! Cet album regorge d humour noir et de noirceur ( "Alligator 427", un chef d oeuvre de la langue de Molière)! L ouverture de l album est carrément d un autre monde, qui pourrait écrire un morceau de la trempe de "La vierge au dodge 51" de nos jours ou meme toutes epoques confondues? Il y a une forme d abysses inextricables dans "Variations autour du complexe d Icare"!
C est un grand album encore une fois, juste un peu en dessous du 1er! Le plaisir des mots et d écouter un album folk rock interprété de main de maître est présent tout au long de cet opus, la preuve par "Enfermé dans les cabinets", jouissif a souhaits!

le 23 Mai 2016 par GOLGOTH 68


Certains morceaux n'ont pas forcément bien viellis dans cet album qui alterne encore une fois le loufoque et le tragique.

Mention spéciale à cette grande chason qu'est "Alligator 427" dans une version guillerette en opposition avec la noirceur des paroles et du sujet...


le 18 Mai 2016 par IEN


Moins immédiat que le premier, cet album contient les classiques que sont " La vierge au Dodge" et "Alligators 427".
Les paroles sont délirantes ( mais à quoi ils carburaient ? ).













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