RIP Meat Loaf
En hommage, je viens de me réécouter ce culte et incontournable ‘Bat out of Hell’, cet espèce de pudding, arrosé de sirop d’érable, recouvert de barbe à papa et servi avec de la crème chantilly à volonté. Fortement déconseillé aux diabétiques, c’est un peu lourd à digérer mais de temps en temps, j’aime assez ces trucs surchargés, pompiers qui débordent de toute part (après on se remet Nebraska du Boss…). Un chef d'oeuvre dans le genre mais qui m'a toujours posé un léger problème. D'abord, l’emballage est trompeur. La pochette et le mot Hell laissent à penser à un contenu à la Molly Hatchet avec des guitares bien grasses et plus hard-rock encore. Et on a quoi ? Du piano et des harmonies vocales…Bon, il y a pas mal de guitares mais point de métal ici..Ensuite, la production est quand même moyenne. Cet album mériterait d'être remixé par un gars comme Steven Wilson car même l'édition remasterisée de 2001 est décevante à mon goût (malgré en bonus une belle version live et aux guitares bien hard de Bat…de 11 minutes). La batterie du grand Max Weinberg est complètement enterrée (surtout sur le titre éponyme) et c'est bien dommage. L’intro au piano semble être jouée à deux fois la vitesse normale tant elle semble au bord de la sortie de route mais elle donne le ton pour ce qui va suivre. Même les paroles, dans des phrases à rallonge sont débitées à toute vitesse. Ce disque est donc un classique (sorti en 1977 mais tout le contraire du punk) qu'il faut écouter en prenant bien sa respiration avant car on reste en apnée, pas une seconde de répit, tout est dense, tassé, touffu,tout fou…Le dernier titre viendra calmer un peu tout ça avec les 3 premières minutes d’un superbe piano-voix mais ensuite rentrent les cordes et ça se remet à dégouliner de partout et à s’accélerer une nouvelle fois. Un final frénétique plus comédie musicale qu’autre chose.
Steinman a indéniablement un style d’écriture bien à lui, que l’on qualifierait volontiers de grandiloquent si le mot ne semblait pas un peu faible. Il reproduira avec réussite ce style quelques années plus tard avec Bonnie Tyler. Et pour les amateurs de la voix d'Ellen Foley, je me permets de recommander son album Nightout (1979).