Les récentes chroniques de la discographie de Sardou par mon estimé collègue Erwin m'ont conduit, par principe, à aller réécouter avec un nouveau regard quelques extraits de son pléthorique répertoire.
Il n'y a rien à faire.
Probablement 10 ou 15 ans après avoir écouté pour la dernière fois une de ses chansons, je ne peux toujours pas supporter d'entendre le moindre titre de Michel Sardou.
Je ne pense cependant pas que ce soit du à l’ambiguïté des idées véhiculées par ses textes, dont je sais bien qu'elle est plus complexe qu'on ne pourrait le croire au premier abord. C'est tout simplement musical : la voix de Sardou ne suscite chez moi qu'un agacement profond, une irritation à chaque note qui sort de sa bouche.
J'ai lu, ici et là, qu'on reprochait souvent à Michel Sardou un classicisme excessif dans l'écriture de ses chansons, une absence constante de prise de risques malgré des évolutions évidentes au fil des décennies dans les orchestrations. C'est peut être là l'explication : j'ai toujours vu la musique de Sardou, depuis mon enfance, comme quelque chose d'assez basique, monolithique et peu engageant. L'archétype même du chanteur de variétés ennuyeux, aux textes exagérément émouvants, aux rîmes tantôt bêtement provocantes, tantôt un peu faciles.
Même Johnny Hallyday, que je n'apprécie pourtant pas beaucoup, m'a toujours semblé bien plus intéressant que Sardou, au final.
Bref, tout ça pour dire que malgré le recul et les années, en 2018 Sardou et moi c'est toujours NON.