J'ai toujours eu un peu de mal avec Kate Bush... au même titre qu'avec Peter Gabriel (leurs deux univers étant très liés à mon sens). Je pense que l'un des principaux défauts est que tous les deux sont (pardonnez moi l'expression) "le cul entre deux chaises" (ou plutôt entre deux styles), à savoir l'expérimental et la variété internationale. Or il me parait très difficile d'être très aventureux musicalement en étant limité par le cadre de la variété.
A l'écoute de cet album, les deux styles sont apparemment dissociés. La première partie du disque est très accessible, tandis que l'autre est plus avant-gardiste ("excessive" pour reprendre les termes d'un célèbre guitariste à propos d'un de ses propres albums ;-)). Toutefois, celles-ci ne sont pas exemptes de faiblesses. En effet :
- La face A contient des tubes extrêmement efficaces il est vrai (comme Hounds of Love, The Big Sky et Cloundbusting), mais certains sont à la limites du fm, et sonnent datés à mon sens.
- La face B est plus portée sur l'expérimentation, mais est beaucoup moins novatrice que certaines personnes le laissent entendre. Il y a aussi un gros raté à mon sens (Waking the Witch, très agaçante sur la longueur). Les autres morceaux sont un cran au dessus (notamment Jig of Life et Hello Earth), mais ne me paraissent pas réellement aventureux.
Malgré cela, il serait idiot de nier la très grande qualité mélodique des compositions de l'artiste anglaise, ni, de façon plus générale, l'énorme influence qu'elle a eu sur une palanquée de musiciens et musiciennes renommés (telles Tori Amos et Bjork pour ne citer qu'elles).
De ce fait, Hounds of Love me paraît être un très bon album, mais pas le chef d'oeuvre annoncé par plusieurs critiques de mon point de vue. 3.75/5