1987 fut l'année où le groupe accéda à, dira-t-on, la confirmation après la révélation. Le groupe fait encore appel à Anton Corbijn pour l'originalité de ses clips. Musicalement parlant, il continue son trip électro-pop en utilisant du matos hi-tech (pour l'époque) français. Mais ce fut sans compter sur le spleen de Martin Gore, auteur-compositeur de tous les titres. L'aspect gothique, déjà bien présent sur "Black Celebration", s'est sensiblement renforcé. Cela n'aurait pas non plus donné grand chose sans la complémentarité de Gore avec Wilder. Celui-ci n'a pas son pareil pour structurer, arranger et peaufiner presque n'importe quel morceau. En ayant partagé la production avec David Bascombe, le résultat fut ce "Music for the Masses" massif. Si, aujourd'hui, bien des bidouillages et certains morceaux ont très mal passé les années, c'est dans son ensemble, cette atmosphère gothique ("Pimpf" n'y est pas pour rien) qu'il faut se plonger. Les clips, novateurs en leur temps, ont énormément contribué à 'spreading the news around the world' ("Sacred") que DM était devenu un groupe majeur. Ce n'était pas une mince affaire de se faire une place au sommet en 1987 vu les retours en force de mégastars comme M.Jackson, B.Springsteen, Prince, U2, The Cure, Sting (pour ne citer qu'eux), les confirmations australiennes de Midnight Oil et Inxs, sans compter les nombreuses révélations. Au-delà des ventes, c'est l'image de DM qui a explosé, portée par la voix grave et sensuelle de Dave Gahan. Celle d'un groupe enfin épanoui, bien dans son élément. A tel point que la tournée mondiale fut un immense succès. Y compris outre-Altantique puisque l'album live de 1988, "101" (c-à-d nombre de concerts joués sur cette tournée), fut enregistré lors du passage de DM au Rose Bowl de Pasadena (Californie), devant 75000 personnes. Bref, de la musique pour les masses... . 3,5/5