Au niveau compos, rien à redire, c'est du très bon sur toute la longueur. Là, où mon ressenti a changé, c'est au niveau production. Cet album est exemplaire de la "loudness war", la guerre du volume, (il est souvent cité avec le Death Magnetic de Metallica comme l'exemple ultime du son "brick-walled) qui a abouti dans les années 2000 et ultérieures à ultra-compresser les masters (ou les remasters) pour donner l'impression d'une plus grande puissance, quitte à aller dans la saturation. Compresser c'est réduire la dynamique (écart entre les niveaux faibles et forts, la bande FM abuse de cette technique pour avoir plus d'impact) et ce son assez caractéristique de l'époque, flatteur à première ouïe, finit par fatiguer les tympans. C'est vrai qu'au moment de sa sortie, je trouvais qu'il sonnait bien, qu'il avait une sacré patate et aujourd'hui, je trouve l'écoute épuisante. Rick Rubin a vraiment exagéré, mais pas dans le bon sens.