Une petite merveille ce "Petrouchka".
Moins brutal que "Le Sacre du Printemps", mais tout aussi réussi à mes oreilles.
Plus coloré, effectivement, ainsi que féérique comme peut l'être "Ma mère l'Oye" de Ravel, pour comparer avec un autre ballet mettant en scène un conte (ou plusieurs pour le Français).
Et pour le coup, contrairement au "Sacre...", j'adore m'imaginer en train de me promener au milieu de cette foire très animée à Saint-Petersbourg.
Un mage donne vie à trois marionnettes, à savoir Petrouchka, le Maure et la ballerine.
Les trois personnages principaux sont des poupées qui peuvent ressentir des émotions telles que l'amour, l'indifférence, la jalousie etc...
Belle description de la chambre de Petrouchka, qu'on imagine sans peine très sobre avec une petite table poussiéreuse en son milieu, le piano enjoué démontre qu'il ne s'y déplait pas et qu'il possède un bon fond.
Le domaine du Maure contraste pas mal avec celui du héros, la ballerine danse pour lui, sans doute enivrée par ses richesses, Stravinsky y dépeint un personnage méchant par des notes plus sombres.
Les deux amants finissent par danser une belle valse.
La caméra délaissera la pièce et se tournera vers d'autres évènements qui se déroulent lors de cette foire, des numéros divers interprétés par des humains.
Une chouette compilation brève de ces numéros plein de vie.
Puis l'objectif se dirigera à nouveau sur la scène de théâtre lorsque le Maure et Petrouchka se battent, sans doute pour le coeur de la ballerine.
J'adore cette mise en scène qui permet de "voir" autre chose que la pièce et qui revient sur celle ci lorsqu'elle se veut plus violente.
Petrouchka perd la vie et pendant les dernières scènes, la foule semble cesser toute activité, bouche bée devant le corps inerte de la marionnette.
Les plages qui suivent sont quasi silencieuses et bien raccord avec cet évènement tragique.
Quel contraste avec les tableaux précédents si animés!
Bref, c'est un réel plaisir que de se plonger dans cette oeuvre encore une fois très cinématographique et carrément magique.
L'influence Debussy est moins présente je trouve, voire inexistante, à part pour le pendant "imagé" de l'ouvrage.
Et puis maintenant je sais que Petrouchka, c'est un mec!