Rectificatif: Denny Laine (ex MOODY BLUES, c'est lui qui chante leur premier tube "Go Now") ne joue pas sur "Ram", en revanche le batteur Denny Selwell y a bien participé.
Il est de bon ton de taper sur "Wild Life" et ce depuis sa sortie, pourtant ce disque vaut beaucoup mieux que ce que la chronique en dit. "Bip Bop" en particulier est une très bonne chanson dont a du s'inspirer Alain Souchon à ses débuts ("J'ai dix ans"), c'est de la Pop sautillante et gaie, un truc rafraichissant, primesautier que peu d'artistes arrivent à créer.
Après, on peut comprendre qu'on puisse être déstabilisé par un tel album signé par un bâtisseur de cathédrales sonores, habitués que nous fûmes à recevoir dans nos tympans les chefs d'oeuvres de qui vous savez, ciselés, orchestrés, peaufinés mais n'oublions pas non plus ce que furent les albums "Let It Be" (à sa genèse) et "McCartney" qui prenaient la voie du retour à la simplicité rock'n'rollienne basique .
C'est l'époque où Macca embarque ses troupes en bus et plante sa scène là où on veut bien l'accueillir, à l'arrache et reprend tout à zéro.
A ce petit jeu, il épuise aussi ses musiciens au sein des WINGS, lesquels prendront la poudre d'escampette (à l'exception de Denny Laine et bien sûr de Linda) à plusieurs reprises dans les 70's.
Alors certes "Wild Life" n'est pas un grand album (loin s'en faut), mais il passe comme une bonne citronnade dans la chaleur de l'été et se clôt en beauté avec l'émouvant "Dear Friend" dédié à John Lennon quand ce dernier (aidé par un George plutôt mal à l'aise sur ce coup là) s'était montré dégueulasse envers son ex alter ego avec sa chanson "How Do You Sleep" parue peu avant sur "Imagine". Macca a beau être une superstar, il n'en oublie pas pour autant d'où il vient ni avec qui il est parvenu au faîte de la gloire, il ne renie rien ni personne, lui. La très grande classe c'est ça aussi.
"Wild Life" est également l'acte de naissance des WINGS, groupe qui rencontrera un énorme succès, à la hauteur des quolibets que la presse ne manquera pas de déverser sur lui (et parfois à juste titre, reconnaissons le) à chaque nouvelle livraison, "Band On The Run" excepté (2 étoiles sur FP, quelle blague !). Paulo, ne s'en fiche pas, mais il est blindé (et pas seulement aux as), il a survécu à la folie démentielle de la Beatlemania et a su redescendre sur Terre et revenir à la simplicité, ça passe par "la vie sauvage", qui est peut-être bien un "mal" nécessaire afin de se remettre de l'ivresse des cimes, de refuser la course sans fin au gigantisme aliénant (Demandez à MJ (rip) s'il s'est remis de "Thriller") et d'essayer de se fondre dans un relatif anonymat au sein de la production musicale, les BEATLES ont vécu, bienvenu (ou pas) aux WINGS, petite formation débutante dont voici le premier pas.
"Wild Life" est à prendre pour ce qu'il est, à savoir un aimable divertissement Pop, loin, très loin des monuments qui font depuis partie des merveilles du Monde. Allons à la campagne et oublions, pour un court instant, les ors de la cour des grands, un bon pique-nique dans les bois, ça peut être aussi roboratif qu'une soirée dans un resto étoilé, quand bien même celui-ci a trusté toutes les étoiles des guides.
