La diva (sic) nordique aura fait illusion l'espace de trois albums pop bien ancrés dans les années 90, avant de se perdre dans les délires conceptuels et le fatras technologique d'une musique froide et bouffie de prétention (parcours similaire à celui des boute-en-train de Radiohead). Celui-ci, premier volet du triptyque, est son plus "dance", une voie dont elle n'aura de cesse de s'éloigner (mis à part sur l'incartade "Volta"). Comme chez Madonna ou, chez nous, Mylène Farmer, on note la volonté de donner de chaque single une vision artistique globale, sonore (nombreux remixes) ET visuelle (pochettes, clips réalisés par la fine fleur des réalisateurs de ce format : Cunningham, Jonze et, surtout, Gondry). Il est vrai qu'à l'époque, les disques se vendaient et faisaient le bonheur des collectionneurs. Mais je vous parle d'un temps que les moins de 20 ans... Pour en revenir à cet album, on navigue entre house et jazz, entre acoustique et électronique, avec plus ou moins de bonheur. Le meilleur titre me semble être le doux "Come to me". Dans un registre plus dansant, "Big time sensuality" se pose un peu là, même si je préfère nettement la version du clip (excellent au demeurant, Björk faisant son show sur la remorque d'un camion traversant une "big city" américaine), plus électronique, qui s'avère être le remix du groupe Fluke.