Kraftwerk a pour moi toujours été bien en-dessous de leur contemporain voire concurrent, Tangerine Dream, d'un point de vue artistique. Ils utilisent les synthés comme il fallait pas les utiliser, ce groupe-là s'en foutait royalement de faire planer en étalant des nappes de synthés au son divers de l'époque, ou de mellotron, ils voulaient le faire au début, ce qui ne leur réussissait pas du tout. Du coup ils sont partis dans le sens contraire, aucune âme, quitte à se faire passer pour des robots sur scène ou sur leurs albums, allant même jusqu'à faire deux albums totalement légers et trop faciles : Man Machine et Computer World, ce qui fut ce qu'on a retenu le plus des débuts de l'électronique malheureusement, et ce qui est resté aussi dans les mémoires, ce qui est bien dommage.
Ici c'est le premier de la trilogie TEE, Man Machine et Computer World. Ces deux derniers sont affreusement légers et sans intérêt mais celui-ci est encore moins bien fait, pour la simple raison qu'il est presque vide, à part la mélodie des synthés et le rythme avec le riff de TEE, le tout dure au moins les 5/6 de l'album, et une chanson des Mannequins qui arrive au milieu des 2 gros bazars ennuyeux de l'album.
C'est triste à dire mais Kraftwerk a trouvé la faille et a su tricher, à la différence de Tangerine Dream qui eux créaient ou improvisaient constamment pendant des heures, eux, ils ne se sont pas fait "chier" ils font une mesure et la répètent, et font changer certains passages, comme ça ils gagnent le plus de temps possible, l'album est fait, c'est une belle innovation, mais une qu'il ne fallait pas du tout.
Cet album est beaucoup trop sur-estimé car on ne pense jamais à ce qui se cache derrière, une entubation digne de ce nom. Autant Radioactivity valait encore la peine même si ce n'était qu'un ramassis de morceaux de chansons et de bruitages pas trop terribles à part la chanson principale...