On peut dire sans trop se tromper que Radio-Activity est sans doute la première immersion réelle de KRAFTWERK dans l'électro-pop sur presque tout un album (ce que ne faisait qu'effleurer le morceau-titre "Autobahn" sur l'album précédent), cependant ce cinquième 33 tours possède deux visages bien distincts car il propose pour moitié des morceaux avec un format 'pop', et de l'autre apparaissent des titres expérimentaux avec pas mal de bruitages et qui servent en grande partie de transition entre deux morceaux.
Pour les compos 'classiques' on a le fameux "Radioactivity", le lent "Radioland", le sympa "Airwaves", l'excellent "Antenna" (qui servi de face B au single "Radioactivity") et enfin l'instrumental assez dispensable "Ohm Sweet Ohm", qui tout compte fait n'est pas désagréable pour refermer l'album sur une petite note humoristique.
Les titres qui font office d'interlude ou de prélude comme c'est le cas pour "Geiger Counter" (qui se fond dans "Radioactivity"), ne durent globalement pas bien longtemps. 0:39 pour le plus court, jusqu'à 2:15 pour le plus long, cependant "Radio Stars" fait exception à la règle car celui-ci fait 3:35 et manque de bol, il est effectivement très monotone comme le fait remarquer ARP2600.
Ces sept pistes ne sont pas franchement passionnantes à vrai dire, néanmoins certaines sont tout de même assez réussies et c'est d'elles en partie, que ce cinquième album de KRAFTWERK possède une ambiance tout à fait unique dans la discographie du quatuor (dont ce sera le premier enregistrement pour le second percussionniste Karl Bartos, qui a intégré la formation au début de l'année 75).
Personnellement, je trouve qu'il n'y a pas assez de morceaux mélodiques sur ce disque et un peu trop d'expérimentations pas toujours justifiées, d'autant que si l'on additionne ces sept pistes de transition, on obtient un total supérieur à dix minutes qui auraient pu être occupé à la place par deux ou trois compos plus mémorables.
Cela faisait bien longtemps que je n'avais écouté l'album Radio-Activity et la chose qui m'a frappé à la réécoute, c'est une certaine similitude avec l'album Dazzle Ships d'Orchestral Manoeuvres in the Dark (paru en 83) qui s'est pas mal inspiré du concept de ce cinquième 33 tours des Allemands.
Un autre grand pas en avant pour KRAFTWERK, cependant à titre tout à fait personnel je ne lui attribuerai pas de note supérieure à 3/5 de par son caractère un peu austère.