7 titres. Dont 3 par Waters, 2 par Wright, un collectif et l'adieu de Barrett, Jugband Blues, qui clôt ce 2ème opus. Que dire de ce dernier, sinon qu'il est un peu l'ultime canevas d'une forme brisée mais libérée de chansons que ses ex-amis mettront encore 5 ans à assimiler - et pas tous, et sans cette offerte humanité ? Rien.
Le Floyd nouvelle manière caresse déjà une autre matière. Et il a, pour ce faire, un autre guitariste hors pair : Dave Gilmour, cosignataire d'emblée de ce Saucerful of secrets fondateur et soudé. C'est le moule des titres à venir jusqu'à Dark side, le marbre dans lequel ils tailleront leurs grandes statues mouvantes. Car là commence un lent labeur de bruiteurs aux envies titanesques, pour qi rien n'est trop dur, trop profond, trop incongru.
Pas de texte là-dessus : les forgerons ahanent, ça fume et ça suinte de partout ! A côté, tout le reste semble refroidi et friable comme lave séchée. Il faut pourtant, pour comprendre, entendre Rick Wright se délecter de ses compositions lissées par un savoir-faire sans objet dans un tel contexte, ou Waters mâcher des paroles encore frêles. Mais la bête a des muscles et on les sent gonfler. D'on ne sait quoi, déjà elle rugit...