Avec "How To Dismantle An Atomic Bomb", U2 tente de renouer avec son glorieux passé tout en gardant un son moderne. Comme il était difficile de faire pire que le précédent opus, il y avait quoi espérer (utopie) que le quatuor irish était encore capable de faire autre chose que des singles FM formatés en guise d'album.
Le retour aux racines rock se fait sentir dès "Vertigo". Rien de bien nouveau mais l'overdrive et les fidèles delays de The Edge calment un poil les immondes 'yeah yeah yeah' et les cours en espagnol ridicules de Bono. Les 2 suivantes sonnent trop commerciales, à l'image du refrain avec voix de fausset sur "Sometimes You Can't Make It On Your Own". Coldplay n'est pas loin. Mais tout n'est pas perdu, "Love & Peace or Else" est un morceau blues-rock débarrassé, en partie, d'une surproduction envahissante. Le morceau le plus abouti de l'album. "City Of Blinding Lights" est un morceau pop générique 'à la U2'. "All Because Of You" dépote un peu plus. Rock, frais, entrainant, mais doté d'un refrain pompeux. Ensuite, jusqu'à "Yahweh", on a le droit à une réminiscence de "All That..." avec son lot de ballades génériques affligeantes. Ce dernier morceau, pop, est agréable mais aurait pu être un peu plus développé, monter en puissance.
Pour les textes, il y a du mieux. Bono explore ses souvenirs tout en lyrisme. Mais le nombrilisme ou bien l'idole de Bono (God) ne sont jamais très loin.
Sur cet album, on sent que Bono s'est plus investi. Son chant est logiquement moins insupportable ; The Edge fait de nouveau sonner ses notes aériennes et ses riffs rageurs. Mais ses harmonies vocales se font rares ; le duo Clayton/Mullen redevient plus consistant, dynamique, excellent par moment.
Un classique depuis "Zooropa", il n'y a que 2-3 chansons dignes d'intérêt. U2 s'auto-parodie dans un énième album surproduit et 'overcompressed'. Il n'a plus rien à prouver, sait que le public suivra même en lui proposant une soupe très indigeste. Public qui va s'empresser de dire "oui mais U2 a évolué". Certes, mais mal... .