No Line on the Horizon marque le retour de U2 aux expérimentations plus ou moins électro-rock sous forme de nappes et d'ambiances. Cet album marque surtout un retour de l'inspiration, de la créativité au détriment des clichés. Donc plus varié et beaucoup moins pompier que ses prédécesseurs.
Le retour aux manettes de Eno et Lanois tente de redonner des ailes à un groupe qui tournait en rond depuis trop longtemps. L'entrée en matière se fait effectivement d'une belle manière. Le titre éponyme et "Magnificient" sont très bons, loin des bouillies habituelles. Dommage pour la voix forcée de Bono. U2 prend ensuite une tonalité plus mélancolique, rappelant la période Achtung Baby mais sans abus d'arrangements. Sur "Unknown Caller", The Edge effectue un vrai solo, à sa manière, ce qui est devenu suffisamment rare pour être signalé. La mayonnaise prend toutefois difficilement sur les morceaux suivants. Ca redevient poussif et grandiloquent, à l'image de "I'll Go Crazy...". Puis arrive "Stand Up Comedy" au riff principal très 'zeppelinien'. Ca n'a pas la patate de leurs 20 ans mais ça passe tout seul. "Fez" est insipide en dépit de ses nombreux effets. "White As Snow" est une ballade intimiste surprenante. Ténébreuse, atmosphérique et appuyée par (enfin!) de belles harmonies vocales. "Breathe" est une autre ballade, plus traditionnelle mais inspirée, avec de beaux arrangements et... encore un (court) solo de The Edge. Bono n'abuse pas de 'yeah', halètements ou falsettos ridicules. Que ça fait du bien ! "Cedars of Lebanon" vient clore l'album tout en douceur, mélancolie et subtilité.
Certainement le meilleur album de U2 post Zooropa. Consistant malgré quelques fautes de goût.