Hello Séraphin!

Super content d'apprendre qu'un remix de Vapor Trails doit sortir à la rentrée, car je ne l'ai pratiquement jamais réécouté à cause de ce mastering horrible !
Effectivement, en cette fin des années 90-début des années 2000 (Vapor Trails date de 2002), la mode était au son hyper compressé où toutes les fréquences étaient mixées au même niveau. L'album POP (1997) de U2 n'échappe pas à la règle et j'ai toujours eu le même problème avec celui-ci et l'album de Rush.
Je crois avoir lu quelque part que c'était une stratégie des maisons de disque, qui demandaient aux ingés-son de balancer la sauce au mixage ou au mastering (ou les 2) pour que lors des passages radio, les titres de leurs artistes ressortent le plus par rapport aux autres artistes diffusés, d'où une course effrénée à ce type de procédés ! (la "loudness war", comme tu l'as fait remarquer).

Pourquoi un son aussi puissant, grande question oui. Comme je le dis dans la chro, j'apprécie pour ma part l'effet de claque qu'on ressent dans Vapor Trails bien qu'il faille avouer que l'écouter en entier est assez éprouvant. Je doute qu'ils se soient totalement laissé embobiner par leur maison de disques. C'était peut-être une tentative qu'ils ont apparemment jugée peu satisfaisante, d'où ce remaster.
J'accueille celui-ci avec intérêt mais je demande à voir si l'album va y gagner ou y perdre...

Le maitre actuel du mur sonore sans faille ni variation, c'est bien Rick Rubin suffit d'écouter le dernier Black Sabbath, Slayer et comme tu le notes: Death Magnetic du même producteur.

La "guerre du volume" est l'aboutissement d'un processus qui a démarré au début des années 90, après le succès de PANTERA. La majorité des groupes de metal qui ont successivement cartonné au Billboard (KORN, puis LIMP BIZKIT, PAPA ROACH, SEVENDUST et enfin SLIPKNOT et SYSTEM OF A DOWN qui ont atteint les sommets en 2001) se sont caractérisés par des riffs agressifs dans les graves, des rythmiques aussi bourrines que précises, et des mélodies délivrées à doses très homéopathiques. C'est Ross Robinson, en produisant le premier album de KORN, qui a lancé cette mode de l'hyper-compression afin de rendre la musique de Davis & Cie encore plus rentre-dedans. Colin richardson, mais également des producteurs confirmés comme Terry Date, Rick Rubin et Bob Rock ont aussitôt adopté ce procédé, pour le plus grand malheur de nos oreilles.

En 2001, RUSH est dans une situation délicate : en 5 ans, le paysage musical a complètement changé et le groupe décide d'adapter sa musique et sa production à son époque, comme il l'a toujours fait. Le trio se lance donc dans le modern-rock et sort tout simplement un disque ayant le son du moment. A mon humble avis, il ne faut pas aller chercher plus loin. Le producteur Paul Northfield (dont les compétences sont inattaquables) n'a fait qu'obéir au groupe en suivant la mode du temps.

Le cas du "Death Magnetic" de METALLICA relève du foutage de gueule pur et simple. Le mixage de ce disque a été fait par Rubin alors que le groupe faisait une tournée des festivals en Europe. Les 2 parties ne communiquaient que par visio-conférence et il me semble bien que James Hetfield a déclaré ensuite (dans le blu-ray du Big Four, il me semble) que le groupe a approuvé le mixage final de l'album après l'avoir écouté dans une tente alors que d'autres groupes étaient en train de jouer... No comment !

Pour la version 2013 j'ai trouvé un lien sur Youtube, je doute que ça soit une version officielle même si c'est mis dans la description n'empeche que c'est drolement plus écoutable :
http://www.youtube.com/watch?v=m87_oxc1vj0