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Elton John
Too Low For Zero
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le 23 Mars 2015 par DJOL


Soyons honnêtes, hormis quelques passages du sous-estimé "The fox", la muse de la créativité avait emprunté d'autres sentiers que ceux d'Elton John depuis cinq ans. En cette période de transition, l'oracle de Pinner, toujours très productif, changeait de style et s'adaptait aux nouvelles sonorités d'une décennie jugée surfaite - et pas que musicalement parlant - par beaucoup.

Dur retour sur terre après avoir tutoyé sans complexe les dieux de l'Olympe pendant les seventies ? Simple évolution d'un style pop-rock ? Chacun aura son avis sur ces questions épineuses, même si les die-hard fans trancheront sans hésitation sur la seconde hypothèse.

Bienheureux l'habitant de Montserrat, caillou paradisiaque des Antilles, qui, à cheval des années 1982 et 1983 a pu sans doute croisé The Police et Elton qui s'affairaient quasi simultanément dans le mythique Air Studios de Plymouth à la réalisation de deux pièces majeures de leur discographie, "Synchronicity" et "Too low to zero" donc. Aujourd'hui, il ne reste plus rien de cet endroit, enseveli sous la lave suite à l'éruption du volcan de la Soufrière quelques années plus tard. Nostalgie, quand tu nous tiens.

Car c'est sous désormais des dizaines d'hectomètres cubes de cendres que notre Sir avait composé un album pur et blanc comme la plus belle étoffe de soie. Line-up réduit dans sa formation d'origine, rappel du parolier-bras droit-gourou- Bernie Taupin à l'intégralité de l'écriture...le retour aux fondamentaux est de mise. L'objectif, lui, est clair, un retour aux sommets et un grand coup d'éclat pour faire taire des voix placardant avec insistance l'artiste au peu glorieux rayon des has-been.

"I'm still standing" et son clip délirant tourné sur la Croisette est une réponse cinglante sur la capacité de notre solide trentenaire à offrir un hit d'envergure, dynamique, au riff de guitare reconnaissable d'entre mille. Au panthéon des plus grands succès incontournables figurant dans la caverne aux trésors d'Elton John figure aussi la fantastique ballade bluesy bien nommée "I guess that's why they call it the blues", célèbre notamment par le solo d'harmonica de Stevie Wonder himself.

Ces deux monuments imposent le respect et suffiraient presque à eux seuls à s'entourer d'un remplissage de bon aloi pour permettre à "Too low to zero" d'être affublé du titre de bon disque. Fort heureusement, nous ne nous arrêtons pas en si bon chemin. Il est nulle question pour Captain Fantastic de se laisser aller à une certaine forme de facilité pour notre plus grand bonheur.

Lumineux et cérémonieux, "Cold as Christmas", "One more Arrow" et "Saint" nous invitent tour à tour à une grand-messe propre à une empreinte classique abandonnée depuis "Blue moves". L'alliage piano-voix des deux premières compositions ne peuvent laisser de marbre avec leurs délicieuses mélodies. La dernière de cette trilogie étourdissante surprend d'abord par son côté progressif avant de nous faire définitivement chavirer. Nous y trouvons une sorte de clairon en introduction, digne d'une entrée de monarque, suivie de montées de lourdes nappes de synthés entrecoupées d'un jeu de basse avant que les guitares ne prennent le relais...bigre ! D'abord curieux, nous en sortons bouleversés.

Plus orientés rock, trois autres titres demeurent encore excellents. "Kiss the bride" constitue un véritable hymne de stade avec ses "Yep !!!" repris par la foule avant chaque refrain. On dévore l'énergie de cette piste par toutes ses pores. "Whipping boy" et "Religion",à la rythmique plus lente, nous laissent apprécier à chaque fois le travail d'un Davey Jonhstone peut être affuté comme jamais à la gratte.

Au sein de cet ensemble imposant aux très larges épaules, seuls "Too low to zero" et "Crystal" détonnent. Nous parlons bien entendu de deux bonnes chansons à l'architecture beaucoup plus complexe qu'il n'y paraît, mais l'arrangement des Yamaha posant la toile de fond de ces pistes fait le plus souvent ressurgir un commentaire du type : "Ah oui...1983 quoi...". Preuve que quelques arrangements restent trop figés à une époque bien précise.

Pour "Too low to zero", le titre de meilleur album des années 80 d'Elton John n'est donc pas une gageure. Il toise même fièrement ses comparses. Je regrette juste une ou deux petites imperfections et un enregistrement relativement brut pour atteindre l'égal de "Tumbleweed connection", "Honky château","Captain fantastic and the Brown dirt cowboy" et "Blue moves".

Note : 4,5/5

PS : Il serait profondément injuste d'omettre "The retreat", face B oubliée mais délicieuse. Elle est disponible dans la version remasterisée du CD.

le 12 Août 2014 par NONO


Cet album est génial, mais retenons tout particulièrement la chanson-titre qui est une merveille totalement hors-normes. Ce titre a toujours été pour moi bien davantage q'une chanson: il s'agit d'une véritable atmosphère, totalement captivante et inédite dans le répertoire d'Elton John. Les synthés, planants, qui vont et viennent comme des vagues, sont très agréables à écouter. De plus, cette atmosphère est martelée par un rythme alambiqué assez extraordinaire, une vraie architecture rythmique! Cette chanson est tout simplement incroyable, une vraie magie sonore. Il FAUT la connaître, et l'écouter de préférence sous sa forme originale (issue de l'album du même nom), car jouée en live, elle rend bien, mais devient plus basiquement rock, et donc une partie de la magie s'en va.













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