Bah... désolé, Erwin, mais je serais loin, très loin même d'être aussi dithyrambique que toi au sujet de ce live du King, même si dans l'assistance on trouvait bien les noms prestigieux évoqués dans la chronique.
D'ailleurs un George Harrison avisé conseillera à Elvis croisé backstage d'évoluer avec un groupe resserré, un peu "comme au bon vieux temps du rock'n'roll" quoi.
Ici le King est soutenu par une pléthore de musiciens, qui exécute (trop) vite une pléthore de titres tronqués qui s'enchaînent dans une surenchère où la respiration n'a pas sa place. Tout ce beau monde doit avoir un train à chopper ou du lait à surveiller sur le feu pour sembler aussi pressé !
"De la nécessité du silence dans la musique", pourrait-on titrer et faire écouter ce live comme l'exemple de ce qu'il faut éviter de faire.
Car c'est un fait, l'orchestre qui accompagne le King, nous délivre de la musique d'ascenseur.
D'autant que la voix d'Elvis est mixée très en avant, comme sur n'importe quelle production de variété. En plus ce disque donne parfois le sentiment que l'artiste chante sur des bandes préenregistrées.
Ce traitement appliqué aux excellents classiques que sont That's All Right, Proud Mary, Heartbreak Hotel et autres Hound Dog ou All Shook up devient vite lassant, on préférera sans contestation possible les versions originales de chacun de ces titres.
Love me Tender et Can't Help Falling in Love with You demeurent des sommets de mièvrerie et y laissent leur côté charmant, Suspicious Minds se fait broyer par un orchestre aussi peu concerné par la musique du King qu'un conglomérat financier par la misère dans le monde.
Reste la voix inébranlable du King, son timbre ample et chaleureux, jamais altéré par les excès liés à l'alcool et aux drogues consommés et même si c'est bien, c'est somme toute bien peu.
1968, l'année où Elvis tient tête à son mentor de colonel Parker est déjà loin.
68 come back et In Memphis sont entrés dans l'Histoire, pendant que Recorded at the Madison Square Garden prend la poussière... Allez, si on se remettait une rasade du millésime 56, histoire de rendre un véritable hommage à celui qui suscita tant de vocations parmi ceux qui citent Heartbreak Hotel comme étant la pierre angulaire de leur vocation ?
Après tout messieurs Richards et Lennon, pour ne citer qu'eux, méritent bien qu'on tienne compte de leur avis sur la question.