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Killing Joke
Outside The Gate
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le 06 Novembre 2020 par LAUNAY NICK

Actualité oblige, il serait dommage de ne pas s'attarder un instant sur le clip visionnaire du single "America" disponible sur le tube. Coleman campait en 1988 un politicien républicain briguant le poste suprême comme le couronnement d'une réussite sociale. Mais dans la chanson, le chanteur met en garde le peuple en balançant d'emblée vous feriez mieux de m'écouter ! , puis viennent les couplets sarcastiques à tout point de vue. les eighties furent l'avènement d'une nouvelle société de parvenus profitant de l'embellie et du nouveau libéralisme de l'administration Reagan. Mais trente ans plus tard, rien n'a changé. Coleman donne dans America, la parole à un milliardaire qui s'adresse à sa femme dont la beauté plastique lui sert de faire valoir, et lui dit. moi et mes tonnes de dollars, toi et ta beauté symétrique; à nous deux, nous pouvons former un tandem pour diriger le pays , quand on voit l'épouse momie que Trump fait défiler à ses meetings, c'est exactement ce qu'il avait dépeint. A la fin du titre, Coleman reprend la parole en disant que quand je regarde ce spectacle, je pleure de désolation et le milliardaire scande une dernière fois, mais qu'est-ce que j'aime l'Amérique ! .

Alors, Coleman comme Bowie, revisite l'histoire aujourd'hui et essaie de faire croire à ses fans crédules que OTG ne serait pas un LP du groupe. que nenni. Balivernes. Il suffit de regarder les interviews de 1988 mises en lignes sur le tube. Coleman y fanfaronne, en disant , 'le groupe, ça a toujours été Geordie et moi'. Il précisait alors être excité par cet album 'visionnaire', et que jamais le groupe n'avait aussi bien joué'. C'est hilarant parce qu'il est sincère, il y croit. ça c'était en avril 1988.

Et puis patatra, deux mois après la sortie de ce single avant coureur, le bassiste Paul Raven sortait du bois en racontant 'la chronique annoncée d'une débâcle artistique' dans l'hebdomadaire Sounds. Raven narrait la mégalomanie du leader du groupe en se demandant à voix haute, si la musique pop pouvait être un médium pour se livrer à une satire sociale, et railler le monde de la politique. Raven répondait que non, et déclarait qu'après des semaines de réflexions, il avait exigé que son nom soit retiré des crédits sur la pochette intérieure du disque. Le bassiste démissionnaire révélait aussi que le batteur historique du groupe avait été traité d'incompétent par le leader pendant les sessions d'enregistrement à Berlin, Ferguson ayant soit disant été incapable de jouer d'une manière pop et groovy. Les années Dallas !

La pochette du vinyl raconte l'histoire, elle montre au verso la tête de Geordie en grand format, les titres sont composés en tandem Coleman / Geordie, il s'agit donc d'un album de Killing Joke à part entière. Du reste, sur l'opus précédent, Brighter Than a Thousand Suns, il suffit d'écouter le titre A Southern Sky, celui-ci annonçait déjà en tout point la frénésie synthétique de OTG, avec un Geordie mis en veilleuse, contraint d'être en retrait. A Southern Sky du reste sonne quasiment comme du Level 42 !

OTG est assez délirant avec le recul car Coleman y dévoile des tentatives de chanteur maniéré, emphatique et se prend même parfois pour Freddy Mercury. Carrément ! En mode grandiloquence. Sur certains titres, c'est quasiment du Queen. Le seul titre à sauver de ce bourbier est la chanson titre, qui lorgne vers le prog rock; la mélodie est martelée par des violons synthétiques, et le morceau sonne comme un chant du cygne, épique!

L'album est intéressant bizarrement pour certains interludes expérimentaux indus, présents à l'entame de plusieurs titres. Coleman refera des interludes musicaux dans le même esprit sur Extremeties, l'album suivant qui constituera le meilleur disque du groupe depuis What's THIS For !!!

OTG est donc un disque assez fascinant dans son échec et est loin d'être inintéressant, musicalement. aussi bizarre que cela puisse paraître !

le 05 Novembre 2019 par LEO


Je me suis partiellement désintéressé de KILLING JOKE à partir de l'album Night Time (bien qu'ayant quand même assisté à un concert de la tournée correspondante). J'ai donc survolé Brighter Than A Thousand Suns à sa suite (juste entendu par l'intermédiaire d'un ami à sa sortie) et j'ai complètement zappé Outside The Gate à l'époque, ne l'ayant découvert que trois ou quatre ans après la bataille et l'ayant aussi vite oublié ! Ah si, j'avais quand même entendu à la radio l'horrible single racoleur "America" avec ses synthés tout poisseux, et puis c'est tout. Il a fallu l'excellent Extremities pour que je m'intéresse de nouveau au groupe.
Je passe sur la polémique vrai-faux album de KILLING JOKE, le principal étant de savoir si ce disque est bon, mais il ne l'est pas à mes oreilles, bien qu'avec le recul, j'y trouve tout de même quelques passages intéressants mais cela ne suffit pas à sauver l'album.
Outside The Gate souffre du même problème que son prédécesseur : il est doté de compos passe-partout baignant dans les nappes de synthés (un peu dans le genre de ce que faisait Simple Minds ou Ultravox trois ans plus tôt, ce qui n'est pas une référence en soi puisque ces deux groupes étaient déjà sacrément en panne d'inspiration depuis quelque temps), le tout servi par une prod assez laide et déjà désuète en cette année 88.
Comme pour Brighter, je retiens essentiellement le chant harmonieux de Jaz Coleman dont les mélodies sont plutôt réussies, bien que ce critère puisse paraître étrange et paradoxal pour un groupe comme KILLING JOKE, et dans mon cas lorsque l'on est friand des compos brutales et tribales des quatre premiers albums !
Mais c'est un fait, je retiens essentiellement de ce disque les mélodies de "My Love Of This Land" et "Unto The Ends Of The Earth", cela dit les trois derniers morceaux "Obsession", "Tiahuanaco" et "Outside the Gate" se laissent écouter, mais pas de quoi se relever la nuit pour autant !
Par contre, comme décrit précédemment, je n'aime pas du tout "America", pas plus que "Stay One Jump Ahead" avec son côté faussement 'mordant, ni le très décousu "The Calling" qui ne va nulle part.
Projet solo ou pas, Outside The Gate est quand même franchement dans le prolongement de l'album précédent et cela ne m'étonne qu'à moitié, car Jaz Coleman était à la fin des 80's obnubilé par la conquête du marché ricain d'où un souci d'adoucir la musique du groupe afin d'atteindre sa cible. Mais là encore, ils se planta complètement car le 33-tours ne fut même pas distribué aux States et Virgin qui s'occupait de KILLING JOKE dans certains pays, se sépara de la formation juste après la parution de l'album.
Quant au groupe, il n'en subsistait plus que Jaz Coleman et Geordie Walker à ce moment-là (suite à une brouille avec la section rythmique).
Qui plus est, le duo se vit dans l'obligation de dissoudre temporairement KILLING JOKE afin d'être dégagé de son contrat avec EG Records.

le 28 Octobre 2019 par MAGNU


Un petit commentaire, juste pour le noter : Je sauve "America"
Pour moi, c'est un album de KJ à part entière, mais un album raté.

le 09 Mai 2011 par RENERION


La douche froide de jaz coleman. Lui qui se sentait infaillible, génial et immortel, vient de se manger le retour de force de sa mégalomanie.
Il n'y a rien ici, à sauver. Le sieur coleman semble se perdre dans l'auto contemplation avec une album fourre tout.

Alors pas la peine de s'attarder sur le sujet, c'est nul. Point-barre. De rares moments moyens (america ou may day) laissent entrevoir que jaz n'est pas completement fini.
Mais à part ça, pour reprendre les mots de STREETCLEANER, c'est daté, ca sonne vieux. Il n'y a rien de neuf. Les expérimentations dans un album ca passe, mais seulement quand il y a cohérence. La seule cohérence ici est dans le trop, trop de tout pour rien au final.

Alors les déclarations du groupe (et pas seulement de M. Coleman), m'ont permis de comprendre qu'avoir peur ne servait à rien. Cet album n'est pas un album de killing joke mais bien le coup de grace au mythe du "gourou" coleman, sonnant pour lui comme un rappel à l'ordre.
Comme une invitation à se reprendre en main. Ce qu'il fera parfaitement avec Extremities, Dirt and Vrious Repressions deux ans plus tard.

Parce que ce n'est pas un album de killing joke, il ne doit jamais etre écouté ou consideré comme tel.
Toutefois, si on le considère comme le projet solo de Jaz Coleman alors vu le talent du bonhomme, on ne peut qu'être déçu.

0.5/5 (arrondi à 1, parce qu'au moins il aura conduit au renouveau de la blague qui tue)

le 01 Janvier 2010 par JUMBO

C'est triste qu'une telle histoire arrive à un groupe de l'envergure de Killing Joke, sans ça il aurait pu prétendre à une discographie sans réelle faute... C'est le cas mais il y a quand même marqué "Killing Joke" dessus ^^ Cela dit je trouve "America" plutôt sympa quand on est pas trop effrayé par les synthés et la pop 80's :P













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