Extremities, Dirt And Various Repressed Emotions porte très bien son nom et est un vrai retour en force après la parenthèse new wave de 84 à 88.
Il aura fallu 1 an et demie, 2 ans pour que Jaz Coleman et Geordie Walker rechargent leurs batteries mais ça en valait la peine car ce huitème album studio de KILLING JOKE est vraiment réussi à tout point de vue et fait partie de mon point de vue, des disques essentiels de la formation.
Contrairement à NONO et MAGNU je ne trouve pas du tout ce 33t bourrin (ce qualificatif conviendra bien mieux à l'album éponyme de 2003 aux compos sans aucune nuance et à l'énergie mal canalisée). certes, Extremities est dévastateur mais il est plus fin qu'il n'en a l'air et n'est pas avare en subtilités bien qu'elles soient sans doute un peu masquées par tant de fureur et de puissance concentrée.
N'empêche, à l'époque cela faisait réellement plaisir de retrouver le groupe en super forme après trois albums à la musique de plus en plus édulcorée et sans âme. KILLING JOKE n'a jamais été aussi bon que lorsqu'il est fougueux et enragé mais sans toutefois omettre d'enrober le tout avec un certain savoir faire et un minimum de bon goût. l'art de faire avaler la pillule en quelque sorte !
Les synthés reviennent à des sonorités plus sales et industrielles et le chant se fait de nouveau agressif bien qu'il subsiste par endroits quelques rares parties plus posées de chant et de synthé mais la manière a radicalement changé.
Extremities, Dirt And Various Repressed Emotions est un album qui s'écoute comme un tout indivisible mais si je devais en détacher quelques morceaux de choix, je citerais avant tout "Money Is Not Our God", "The Beautiful Dead", "Intravenous", "Solitude", "Slipstream" et le final "Struggle" où le groupe joue en mode rouleau compresseur (accompagné de quelques rires de déments et de cris en outro, comme pour signifier que quoiqu'il fasse désormais, KILLING JOKE a gagné la partie).
Ce huitième album en studio est pour moi LE Sommet dans la carrière du groupe.
La suite sera fort honorable (ou carrément plus discutable de mon point de vue, comme sur l'album de 2003) mais jamais plus un 33t de KILLING JOKE n'atteindra un tel degré d'intensité sur toute sa longueur. Avec les quatre premiers albums, celui-ci est un Must have en ce qui me concerne !