Entrée dans les 80's et seconde réussite majeure pour Gab'. Une fois encore la pochette donne le ton : "Melt" sera sombre et torturé.
A l'instar de "Car", la casting de l'album est plutôt fourni (Fripp pour la dernière fois, Kate Bush, Paul Weller, John Giblin, Dave Gregory, Phil Collins ...). Avec une production confiée à Steve Lilywhite. Il ne manquait plus que la participation d'Adrian Belew et quelques pistes produites par Conny Plank et le festin aurait été royal.
Si il fut longtemps mon préféré, "Melt" n'est pas exempt de quelques petites maladresses. Si le riff de "And Through The Wire" s'avère addictif, ce n'est pas le cas de la compo globale, assez bancale. Idem pour "No One Of Us", dont seule l'envolée conclusive remplie de guitares fonctionne. Le reste est excellent. Y compris les plus ignorés "Start" et "Lead A Normal Life".
"Biko", s'il n'est pas l'hymne anti apartheid définitif (cet honneur revient au "Rise" de PUBLIC IMAGE LIMITED), demeure un morceau d'une puissance fédératrice saisissante et un bien bel hommage à l'un de ces hommes de valeurs, disparus en martyrs pour avoir voulu permettre à l'Afrique de s'élever et de s'émanciper (Sankara, Lumumba ...).
Pour en revenir à PIL : les percussions dévastatrices de "Melt" ont donné bien des idées à Lydon et Atkins pour leurs "Flowers Of Romance".
"I Don't Remember" semble tout droit sortie d'un épouvantable cauchemar (le clip d'époque est d'ailleurs bien dérangé).
Quant à "Family Snapshot" : il s'agit tout simplement de LA plus grande chanson jamais composée par Gab'. L'émotion est à son comble de la première à la dernière note. Les textes sont en parfaite symbiose avec la musique. Voici une mise en scène par les sons tout simplement déchirante.
Un album solide et surprenant à plus d'un titre. Deux qualités dont Gab' saura user avec encore plus d'audace et d'expérimentations deux ans plus tard.