Pendant de nombreuses années, j’ai délaissé et donc déconsidéré cet album. Je n’en aimais pas la sonorité je crois. Et pourtant, il y a quelques années, je l’ai remis sur la platine et j’ai eu un choc. Ce son, rock et violent sur certaine chansons dans lesquelles le chant de PG se faisait beaucoup plus rugueux, voire hurlant. A écouter on the air ou animal magic, je retrouvais ce côté à la fois urbain et punk de certaines chanson du lamb (Back in NY city) toute proportion gardée. D’autres chansons beaucoup plus douces restent un véritable plaisir à chaque écoute (white shadow, mother of violence). Bref, je me suis rendu compte que si j’avais peu apprécié cet album, c’était peut-être que je ne l’avais pas suffisamment replacé dans son contexte et dans son époque.
L’album II est pour moi aussi le premier album auquel Gabriel a donné une identité sonore plus étudiée. Chacun des albums qui suivront gardera une identité sonore spécifique, différente de l’album qui précède et à corréler directement avec le message que son auteur voulait faire passer : scratch = son punk-rock / melt = son sec, tribal, metallique presque guerrier / security= son sombre, brumeux, tribal et lourd / So= son lumineux, cuivré, chaud / Us= son soul, vaporeux, chaloupé / Up = son noir, sec, dépouillé. Ce ne sont évidemment que des mots et probablement pas toujours les bons, mais c’est tellement difficile de mettre des mots sur des sensations. Bref, tout ça pour dire que cet album II a été une redécouverte et qu’il m’est apparu bien plus intéressant qu’il n’y paraissait. Comme à l’habitude, tout album de PG qui se respecte demande un effort à l’auditeur. Celui-ci ne déroge pas à la règle.