Ah Yacoub... Je l'ai connu avec Malicorne qui a bercé mon enfance, et déjà j'aimais sa voix... En 1997, j'avais 9 ans, un peu jeune pour m'en aller à la découverte de sa carrière solo... Et puis quelques années plus tard, je ne sais plus comment ni pourquoi mais on m'a mit Babel entre les mains.
Cet album a été un coup de coeur, un coup de foudre sans précédent... Déjà il y a cette voix si particulière, grave, chaude, mâtinée de mélancolie et qui oscille entre gravité, romantisme (mais attention pas le romantisme à la définition dévoyée qui le rend synonyme de guimauve sirupeuse et rose pastel) et légèreté et qui sonne toujours juste, qui navigue et qui accroche, qui saisit, qui prend à la gorge... Puis il y a les textes, la beauté des textes qui frôle le sublime... ce sont à la fois des textes très littéraires mais qui ne négligent pas le sensible loin de là! C'est de la poésie, l'alchimie des mots. GY y multiplie les images fines, sensibles, parlantes, à la fois fortes et légères, jamais simplistes ou facile, pour évoquer des thèmes universaux mais casse gueules (l'amour, l'art). Enfin il y a la musique. Un mélange pop rock dans lequel se mêle un reste de folk conférant au tout une ambiance à la fois moderne et éternelle (pardon, le terme est mal choisi, mais je ne trouve pas...), une musique à la fois très aboutie, travaillée et qui émeut profondément. C'est à la fois fin et riche, léger et complexe. Personnellement je trouve le tout magnifique... Toutes les chansons sont excellentes. J'ai un faible pour "L'eau le feu et toi" qui en plus d'être particulièrement forte permet un duo Yacoub-Eicher, dont les voix toutes deux très différentes et très belles -chacune dans leur style- se marient très bien pour un résultat superbe. Parmi mes favorites -et encore elles le sont toutes, je me damnerais pour Rêve à demi, Jours de Loire, Babel, Pluie d'elle, Accrocher les poètes... En fait je crois qu'une des grandes forces de cet album c'est de réunir la perfection "technique", de présenter quelque chose de très travaillé mais qui a cette capacité -parfois rare- ne pas mettre ceci en avant au détriment de l'émotion, du sensible...
