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1974 Tasty

GOOD RATS - Tasty (1974)
Par LE KINGBEE le 6 Novembre 2017          Consultée 1437 fois

Les GOOD RATS se forment en 1964 à Long Island sur les cendres de The U-Men. De la formation originelle, seul Peppi Marchello résiste à l’appel du Vietnam, les autres membres sont enrôlés dans l’armée pour aller jouer aux petits soldats avec l’ennemi Viêt-Cong. En 1969, le groupe enregistre son premier disque avec l’éponyme « Good Rats » pour Kapp Records. Distribué en France par Vogue, le disque ne connaît aucun succès et fait figure de gros flop. Le groupe se construit une solide réputation dans son fief new-yorkais. Avec son voisin Twisted Sister, autre gloire locale, la formation se spécialise dans les premières parties ouvrant pour Styx, Rush, Aerosmith, Black Sabbath et Bruce Springsteen qui n’est pas encore « The Boss ».

En 1974, nos rongeurs sont repérés par Warner Bros, la firme est à son apogée et accumule les cartons (Graham Central Station, Grateful Dead, Deep Purple, Little Feat, James Taylor, Uriah Heep, Van Morrison). Pour la Warner, Good Rats représente du menu fretin, du poisson tellement petit qu’on le rejette à la mer à peine attrapé. Les dirigeants décident de placer le groupe sous la houlette d’un de leur jeune producteur Stephan Galfas. Ce dernier débute quasiment et vient de produire Peter Yarrow (Peter, Paul & Mary) et Quacky Duck & his Barnyard Friends. Pas de quoi faire sauter la banque !
Galfas décide d’envoyer le groupe au studio House of Music, là où Patti Smith enregistrera « Easter » quatre ans plus tard. Outre les frangins Marchello, le groupe comprend une section rythmique bien rôdée, Lenny Kotke et Joe Franco (futur membre de Twisted Sisters, Windowmaker, Magellan) ont fait les beaux jours de Haystacks Balboa.

Avec sa pochette verte flashy et son gros rat ventru et repu, « Tasty » va connaître une certaine renommée malgré un manque de promotion flagrant. Il est clair, dans l'esprit des décideurs de la Warner, que la formation new-yorkaise ne constitue pas une priorité, le groupe proposant probablement un répertoire trop éclectique se fractionnant entre Rock FM, Hard Rock seventies, Prog Rock et Jazz Rock. D’entrée de jeu, la formation envoie le pâté avec « Back To My Music », un morceau court avoisinant les deux minutes 30 dans la lignée de Bad Company ou du futur Toto. Rien d’exceptionnel, mais une mélodie accrocheuse, même si un peu scolaire. Changement de cap avec « Tasty », une ballade Jazzy proposant un beau passage de guitare plombé par une batterie intempestive, le rythme montant soudainement pour se terminer en Hard Rock. « Injun Joe » diffuse un duel de guitares entre l’electro- acoustique de Mickey Marchello et la guitare électrique un brin bavarde de John Gatto, la batterie imprimant un tempo tribal amérindien. « Papa Poppa » s’avère longuet avec une ligne mélodique tortueuse évoquant les débuts de Queen alors que les claviers renvoient vers Styx. Retour vers le Hard Rock mid seventies avec « 300 Boys », morceau s’inscrivant entre Aerosmith et Bad Company.

La face B s’ouvre sur l’imparable « Fireball Express », un Hard Rock tendance Prog dans la lignée du « The Grand Illusion » de Styx. Arrivée du gros morceau de l’album avec « Fred Upstairs & Ginger Snappers », un Hard Bop Jazzy déjanté incorporant Jazz Guitar, un bref passage de « La Danse du Feu » de Manuel de Falla suivi d’un déluge de Hard Guitar et d’un refrain complètement barré: « Skoodilabada-Skadoodidilabadap! I got me tails and tophat black shiny shoes and silver cane- A Bently 1930’s- A butler with the dumb name …». «Phil Fleish» propose un Hard Rock dans lequel viennent se greffer Opera Rock, et Prog Heavy. L’instrumental « Klash-Ka-Bob » est prétexte à un déversement d’instruments oscillant entre Prog et Heavy Jazz. Le disque se termine avec un énième contrepied, « Songwriter », une ballade s’apparentant au West Hard Prog dans la lignée de Kansas et comportant des influences directes avec Buffalo Springfield et Poco.

Plus de quarante ans après sa sortie, « Tasty » a pris quelques rides. Une moitié des titres semble aujourd’hui un peu vieillotte, ou peu avantageuse, les modes, les tendances ayant évolué. Il n’en demeure pas moins que cet album aurait mérité meilleur sort lors de sa sortie, le chanteur Peppi Marchello (décédé en 2013 d’un arrêt cardiaque à 68 balais) s’avérant comme l’atout majeur du groupe.

Ce disque sera réédité en 1978 par les frères Marchello sur leur propre label Ratcity Records avec une pochette identique mais un ordre de titres différent. Hormis « Klash-Ka-Bob » et « Phil Fleish » les huit autres morceaux seront victimes d’une remasterisation peu fructueuse suite à un traitement numérique des plus médiocre.
A noter pour conclure que le vinyle a fait l’objet de diverses rééditions CD et que celles-ci se vendent étrangement en ce moment aux environs des 160 €. Comprenne qui pourra ! Cet album demeure à notre avis la meilleure production du groupe new-yorkais et aurait pu se glorifier d’une note de 4 si le temps n’avait pas fait son œuvre. Comme le dit le dicton occitan : « La fleur qui fleurit le matin, se fane le soir ». Mais rien que pour « Fred Upstairs & Ginger Snappers » ce disque mérite un bon 3.

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   LE KINGBEE

 
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- Peppi Marchello (chant, harmonica, percussions)
- Mickey Marchello (guitare, chant)
- John 'the Cat' Gatto (guitare)
- Lenny Kotke (basse, chœurs)
- Joe Franco (batterie)
- Brian Cuomo (claviers)


1. Back To My Music.
2. Injun Joe.
3. Tasty.
4. 300 Boys.
5. Papa Poppa.
6. Fireball Express.
7. Fred Upstairs & Ginger Snappers.
8. Klash-ka-bob.
9. Phil Fleish.
10. Songwriter.



             



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