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ADAM AND THE ANTS - Kings Of The Wild Frontier (1980)
Par ARP2600 le 20 Novembre 2017          Consultée 2238 fois

Début 1980, il en est arrivé une bien bonne à Adam ANT. C'est presque surréaliste à dire, mais il s'est fait voler son groupe, le coupable étant le tristement célèbre Malcolm McLaren. Ne réussissant pas à faire décoller ses ventes, ANT avait eu l'idée de recourir aux services du producteur des Sex Pistols, qui avait fait ses preuves en matière de marketing et de provoc. Un choix d'autant plus logique que McLaren n'était pas étranger au monde du fétichisme que cultivait ANT sur le premier album. Seulement voilà, la fourmi est tombée sur un requin... celui-ci avait d'autres idées en tête, comme de promouvoir la carrière de la très jeune Annabella Lwin (13 ans à l'époque), et pour ce faire, il a carrément débauché les trois musiciens de la première mouture d'ADAM and the ANTS, pour former BOW WOW WOW.

Quelle que soit la raison pour laquelle ils ont accepté, on peut imaginer le dépit d'Adam ANT, qui s'est retrouvé seul du jour au lendemain. Faisant honneur à son surnom (pour mémoire, adamant signifie inflexible), il a décidé de se relancer, ça n'allait pas se passer comme ça, non mais. Le coup de maître a été de s'allier avec le guitariste Marco Pirroni, qu'il devait déjà connaître dans le milieu post-punk londonien. Les deux hommes ont manifestement une bonne synergie, c'est un partenariat qui perdure encore de nos jours. Ensemble, ils ont décidé de radicalement changer l'orientation et la dynamique du groupe.

La bonne idée qu'avait eue McLaren, c'était d'utiliser des tambours africains, du Burundi plus précisément, pour donner une grande densité rythmique à la musique. Ces techniques de toms puissants et entraînants allaient être utilisées par plusieurs groupes importants, comme SIOUXSIE and the BANSHEES et KILLING JOKE, ainsi que, bien entendu, par BOW WOW WOW. C'est pourtant bien ADAM and the ANTS qui allaient les utiliser les premiers. Pour ce faire, ils ont recruté deux batteurs, Chris Hughes (dit Merrick, également producteur) et Terry Lee Miall, l'ensemble étant complété par le bassiste Kevin Mooney. On notera l'absence de claviers, ANT se chargeant lui-même du peu de piano qu'on trouve sur le disque.

C'est qu'il n'allait pas s'agir véritablement de new wave, même si on a tendance à classer Kings of the Wild Frontier dans le nouveau romantisme. C'est plus une question de costumes, à mon avis... finies les allures gothiques des débuts, Adam et ses nouvelles fourmis allaient jouer aux indiens et aux pirates. En un sens, cela reste lié à Siouxsie mais d'une autre manière. Le titre de l'album fait directement référence aux temps de l'expansion des États-Unis et au personnage de Davy Crockett en particulier. On est donc projeté dans un far west de pacotille, plus festif que violent.

Le pire, c'est que ça marche du tonnerre, comme du rock simple et rythmé peut le faire. C'est à la fois un disque original pour son époque et facile d'accès, ce qui explique son succès. Ils font tout pour être agaçants, pourtant, avec des chansons qui parlent... d'eux-mêmes, comme « Antmusic », « Ant invasion », « The Magnificent Five » ou « Don't be Square (be there) ». L'auto-référence est un jeu dangereux, mais il me paraît évident qu'il y a ici une bonne dose d'auto-dérision. Certains ont accusé ce disque d'être kitsch, mais il résiste quand même fort bien à l'épreuve du temps, il garde encore aujourd'hui toute sa redoutable efficacité.

Cela explique peut-être pourquoi sa réédition de 2016 s'est hissée brièvement dans les charts britanniques. En 1980, c'est une année entière qu'il y est resté, dont douze semaines à la première place. Un succès tel qu'il a déteint sur leur premier album, lui-même resté une bonne partie de 1981 dans le classement, singles y compris. Les performances de BOW WOW WOW sont piètres en comparaison, il y a comme une justice immanente dans cette histoire. En vérité, Kings of the Wild Frontier est bluffant d'insolence, ANT et Pirroni ont réussi une véritable prouesse en quelques mois et ont totalement mérité ce succès. Alors, que tout amateur de rock qui ne le connaîtrait pas s'empresse de le découvrir et chantons tous en chœur « Blackfoot pawnee cheyenne crow apache arapaho ».

Note : La version américaine de l'album est sensiblement différente. Elle ne comprend pas « Making History » et on y trouve « Press Darlings » et, plus étonnamment, « (You're so) Physical ». Cette dernière est plutôt un exemple du post-punk poisseux et fétichiste de leur débuts et il faut avouer qu'elle détonne sur cette version de l'album. Certains connaissent sans doute la reprise de NINE INCH NAILS de cette chanson, sur l'EP Broken.

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   ARP2600

 
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- Adam Ant (chant, guitare acoustique, piano, harmonica)
- Marco Pirroni (guitare électrique)
- Kevin Mooney (basse)
- Merrick (batterie)
- Terry Lee Miall (batterie)


1. Dog Eat Dog
2. Antmusic
3. Feed Me To The Lions
4. Los Rancheros
5. Ants Invasion
6. Killer In The Home
7. Kings Of The Wild Frontier
8. The Magnificent Five
9. Don't Be Square (be There)
10. Jolly Roger
11. Making History
12. The Human Beings



             



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