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LAIBACH - Also Sprach Zarathustra (2017)
Par JOVIAL le 18 Novembre 2017          Consultée 2502 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Puisque vous le savez déjà, inutile de tourner autour du pot. Also Sprach Zarathoustra est décevant. Personne ne s'attendait à la suite du magistral Spectre, en 2015 : on ne connaît que trop bien le goût du groupe slovène pour ce qui est de passer du coq à l'âne. Mais quand même, l'affiche promettait autre chose. La pensée de Friedrich Nietzsche mise en relief par l'un des plus grands groupes de musique industrielle de ces quarante dernières années, il y avait de quoi sauter au plafond. Mieux encore, Also Sprach Zarathoustra est la bande-originale de Thus Spoke Zarathustra, pièce dirigée par Matjaž Berger pour le théâtre Anton Podbevšek de Novo Meso. Remémorez-vous l'immense Krst Pod Triglavom en 1986. Puis pensez à Nietzsche, baptisé par Milan Fras sur le sommet du Triglav, dans les volutes des fumées noires des usines de Trbovlje. On n'aurait même pas osé l'imaginer. Opus Dei, Kapital, Volk et Spectre ont depuis longtemps ouvert d'autres voies. LAIBACH n'a que rarement regardé en arrière. Alors, à quoi bon rêver ?

Pourtant, Also Sprach Zarathustra va nous laisser le faire. Pour la première fois, le groupe slave semble revenir à ses heures les plus angoissantes. Si le matériel est immanquablement différent, l'attitude reste très proche de celle de ces anciennes productions que sont Nova Akropola, Baptism, Rekapitulacija voire Kapital. La richesse de l'orchestration vaut largement celle de Spectre, mais l'on retrouve aussi les arrangements arides et avares qui caractérisaient justement les albums cités plus haut. Électronique glaciale, bruits de tôles, quelques cordes, Also Sprach Zarathoustra reste très austère. Peu de paroles, Milan Fras déclame froidement, émergeant de l'ombre à intervalles réguliers. Zoroastre erre seul dans la montagne, se dérobant aux hommes pour réfléchir. On était loin de la promenade dominicale avec Friedrich Nietzsche, on n'y est pas plus avec LAIBACH. Sombre, inquiétant, minimal, le groupe slovène renoue avec ses ténèbres originelles.

L'inconvénient, c'est l'ennui. Remarquablement mise en place sur les excellentes « Ein Untergang », « Die Unschuld I » et « Ein Verkündiger », l'ambiance anxiogène s'estompe au fur et à mesure que l'on s'approche de la conclusion. L'angoisse se transforme en langueur sur les interminables « Von Gifpel Zu Gifpel » et « Als Geist ». « Von Den Drei Verwandlugen » achève dans la douleur, alors que quelques minutes en moins auraient pu en faire un parfait couronnement. Malgré la grande richesse des compositions, une certaine monotonie règne ainsi sur la majeure partie de l'album. Seule la lumineuse « Vor Sonnen-Aufgang », particulièrement saisissante, fait exception. Mina Špiler illumine un dénouement que l'on aurait cru bien terne.

Certains brandiront la bannière du disque difficile d'accès. Also Sprach Zarathustra l'est effectivemment. D'autres argueront que le spectacle révèle probablement sa bande-son sous un meilleur angle. Une évidence. Mais, encore une fois, remémorez-vous Krst Pod Triglavom et même Macbeth. Deux albums perfectibles sans doute, mais sans aucune lassitude. Si LAIBACH surprend sur la ligne de départ, cela ne l'empêche pas de s'essoufler avant la fin.

Étonnamment, les critiques se révèlent assez enthousiastes concernant cette sortie. Il faut dire que depuis Spectre et surtout cette fameuse tournée en Corée du Nord, le bataillon Fras fait désormais partie des formations qu'il fait bon ton d'apprécier. Pourtant, anciens comme nouveaux fans seront sans doute déçus aujourd'hui. Car Also Sprach Zarathustra est aussi le premier album où le quatuor ne revêt pas son habit d'infatigable provocateur. L'esthétique ne s'en trouve pas complètement bouleversée, certes, mais force est de constater que, malgré une grande maîtrise, LAIBACH desserre son étreinte et laisse l'auditeur repartir quelque peu interloqué.

Note réelle : 2,5/5

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- Laibach +
- Rtv Slovenia Symphony Orchestra (orchestre)
- Jelena Ždrale (violon)
- Mina Špiler (chant)


1. Vor Sonnen-untergang
2. Ein Untergang
3. Die Unschuld I
4. Ein Verkündiger
5. Von Gipfel Zu Gipfel
6. Das Glück
7. Das Nachtlied I
8. Das Nachtlied Ii
9. Die Unschuld Ii
10. Als Geist
11. Vor Sonnen-aufgang
12. Von Den Drei Verwandlungen



             



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