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NOBODY'S CULT - Echoes From The Temple (2017)
Par MARCO STIVELL le 12 Janvier 2018          Consultée 1243 fois

C'est l'histoire d'un rendez-vous manqué... Celui du crétin de chroniqueur avec un de ses groupes-espoirs les plus récents, au moment où celui-ci sort son premier EP. On ne vous la racontera pas dans les détails mais, vous vous en doutez, vue de l'extérieur elle est un savoureux mélange de culpabilité et de "aaah ! ça fait du bien par où ça passe !", en voulant rattraper le temps perdu !

En tout cas, c'est clairement la sensation que dégage l'écoute de Echoes from the Temple, ledit EP des talentueux Parisiens de NOBODY'S CULT, paru en septembre. On y retrouve évidemment le single "Try to Teach Me Love", déjà décrit en ces pages et placé idéalement en ouverture des six chansons proposées.

La sélection propose aussi la reprise de BLONDIE découverte l'an dernier sur YouTube et qu'on avait eu largement le temps de réécouter, elle aussi, plus que régulièrement ! Le titre rock efficace de la bande à Debbie Harry devient, grâce à celle de Lena Woods, un slow magnifique, pas assez variété pour être critiquable sur les sentiments qu'elle distille, pas assez gothique pour sonner émo de façon négative, et pas assez lisse pour qu'on ne se sente pas happé à chaque note prononcée par la chanteuse, aux notes de harpe, particulièrement sur les couplets.

Voilà un beau pari relevé, transformer un tube indémodable en ballade d'une profondeur exquise et jusque dans les paroles ("Appelle-moi, mon chéri", on est français ou on ne l'est pas !), avec le piquant qui convient au baiser salé de la sirène Lena Woods, aux guitares lourdes de Vincent Fabert, aux effets de basse et de batterie savants sur le pont central. NOBODY'S CULT montre aussi son penchant pour les longues improvisations bruitistes où guitares et harpe distordues s'envolent et se confondent dans un déluge atonal, souvent réservées aux fins de chansons.

On adore. C'est aussi le cas pour "Surrender", qui a un petit côté "Mass Production" d'Iggy POP, pour le côté étiré sur la durée, le rythme répétitif et qui laisse davantage de place aux effets vocaux, mais en bien plus doom et sexy. Le blues noir, lent et satanique hérité de BLACK SABBATH nous tombe dessus après une intro splendide de guitare slide organique et réverbérée. Lena Woods récite alors son texte suggestif, fleuve et torride avec une sensualité qui vous donne envie de rôtir en Enfer, disons jusqu'à ce que le titre s'arrête.

"You're gonna feel something new... The fire that consumes you, the fire that tempts you (…) and burn !"... C'est orgasmique, avec la harpe fantôme derrière, la remontée du groupe au moment de la conclusion pendant un dernier déluge et Lena Woods qui gémit passionnément en faisant preuve d'une maîtrise vocale époustouflante, que l'on connaît bien cependant.

Autre moment d'orfèvre, avec un meilleur sens de la vertu cette fois, c'est "Hang Time", où la chanteuse-harpiste jette une pluie d'étoiles celtiques sur la musique du groupe, en accord avec les arpèges de guitare folk de Vincent Fabert au début. Les percussions tribales, la lente progression, le caractère aérien à peine troublé par les harmonies étranges de Matteo Casati à la basse, tout confère à cette splendeur musicale une élégance qu'on ne trouve qu'en terres "de Bretagne, de Galles, d'Ecosse, d'Irlande" comme dirait Alan STIVELL. Là encore, Woods brille de mille feux...

Finissons cette chronique avec les deux titres les plus enlevés. "Same Way", malgré son efficacité nette et son début indus remarquable grâce à la vigueur de Gregory Jacques, reste le titre le moins bon, par son ambiance plus garage et une unité d'ensemble moins homogène. Quant à "Not Alone", plein de fougue punk et d'urgence cette fois, il sied fort bien au groupe, maître de contrastes et qui aime prendre son temps pour développer les ambiances. Une fois encore, et même si on admire la prestation de l'effectif global, la selkie Lena Woods se distingue à la harpe en particulier. Ce premier disque très consistant et néanmoins court a su se faire attendre et combler les attentes ; souhaitons que le chemin suivi par NOBODY'S CULT en bénéficie autant que possible !

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   MARCO STIVELL

 
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- Lena Woods (chant, harpe celtique)
- Vincent Fabert (guitare)
- Matteo Casati (basse)
- Gregory Jacques (batterie)
- Maëlle Hénaf (conception pochette)


1. Try To Teach Me Love
2. Call Me
3. Same Way
4. Hang Time
5. Not Alone
6. Surrender



             



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