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ROCK PSYCHÉDÉLIQUE  |  LIVE

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1969 Live In Japan

The HUMAN BEINZ - Live In Japan (1969)
Par LE KINGBEE le 17 Janvier 2018          Consultée 1288 fois

Fondés en 1964, The HUMAN BEINZ se sont d’abord produits sous le nom de The Premiers. Originaire de Youngstown dans l’Ohio, ville proche de la frontière avec la Pennsylvanie, le quatuor s’articule sur une base des plus classiques : une lead guitare, une guitare rythmique, une basse et une batterie. Rien de bien original pour un petit groupe spécialisé dans les reprises et les happenings. Oui mais voilà, le groupe se démarque quelque peu de ses concurrents locaux : les quatre musiciens ont une pêche d’enfer et n’hésitent jamais à employer humour et dérision, domaines s’emboîtant dans une combinaison de Rock, de Psyché et, plus tard, de Garage. Au milieu des années 60, The HUMAN BEINGZ font la joie des nombreux clubs du centre-est du territoire américain.

En 1966, alors que le batteur Gary Coates est appelé sous les drapeaux et remplacé par Mike Tatman, la formation met en boîte un premier single pour le label Gateway, une minuscule maison de disques de Pittsburgh, suivi par un second 45 tours qui ne connaît qu’un succès d’estime. Les quatre copains enchaînent alors chez Elysian Records avec deux autres singles qui ne connaissent guère plus de réussite auprès des radios. Au printemps 1967, le groupe retient l’attention du label Capitol. La firme expédie les quatre guignols en studio en juin 67 ; le groupe grave une première compo « Sueno » et, à l’instigation du guitariste Joe « Ting » Markulin et de leur producteur Alex « Lez » De Azevedo, décide de reprendre « Nobody But Me », une tuerie des ISLEY BROTHERS gravée en 1963 pour Wand Records et qui n’a curieusement connu que peu de succès. Les esprits grincheux pourraient trouver à redire qu’il n'y a là rien de bien nouveau. Après tout, Bern Elliot and the Fenmen et les Mojos, deux groupes de british beat, s’étaient attaqués au morceau quelques années plus tôt. Mais l’impulsion et la folie des HUMAN BEINGZ font toute la différence avec un titre qui monte alors à la 8ème place du Billboard Hot 100.

Alors première question : votre humble serviteur serait-il devenu gaga ou inculte en orthographiant mal le nom du groupe. En fait, nos HUMAN BEINGZ vont se transformer en HUMAN BEINZ suite à une erreur de typographie de Capitol. Le groupe gardera sur les affiches et flyers son nom d’origine lorsqu’il se produira sur scène. Suite au carton de « Nobody But Me », titre dans lequel Azevedo avait changé quelques mots, remplaçant les mots Jerk et Twist par Boogaloo et Shingaling, le groupe enregistre deux albums et se produit en compagnie de Mitch Ryder, Paul REVERE et Neil DIAMOND. Fâchés avec Capitol, les quatre musiciens décident de dissoudre le groupe fin 68, mais suite à une obligation contractuelle, le groupe part en tournée au Japon en compagnie des BEACH BOYS.

Ce Live provient d’un concert donné au Shibuya Public Hall en mars 1969. A l’origine, cette enceinte avait été construite afin d’accueillir les compétions d’haltérophilie lors des Jeux Olympiques de 1964. A la fin des Jeux, les autorités nippones décidèrent que le lieu serait dédié à la musique. Le groupe reprend ici cinq titres du premier album « Nobody But Me », trois de leur second disque « Evolutions », le concert étant agrémenté de quatre nouveaux titres. Devant un public enflammé (c’est souvent le cas au Pays du Soleil Levant), le groupe nous assène ici une mixture de Rock, de Blues et de Psyché, un véritable patchwork des tendances de cette fin sixties. En ouverture, quoi de mieux que le « Hold On Baby » des ISLEY BROTHERS, variante de « Twist And Shout », pour mettre le feu aux poudres ?

Les amateurs de fuzz, de distorsions et de psyché peuvent s’épanouir sur « Foxy Lady » avec une relecture à mi chemin entre l’original d’HENDRIX et la reprise de BLUE CHEER. Un peu dans la même lignée, « Mr Soul » propose un beau clin d’œil à BUFFALO SPRINGFIELD dans une version psyché plus proche de l’originale ou de RUSH que des soupes de CHER ou des EVERLY BROTHERS. L’humour et le second degré du producteur « Lez » Azevedo se retranscrit sur « My Animal », titre excentrique rappelant l’univers des KINKS. Autre bon moment avec « Turn On Your Love Light », popularisé par Bobby Bland et délivré ici dans une version décalée tenant plus de GRATEFUL DEAD ou de GOV’T MULE, futurs repreneurs du morceau. « Two Of A Kind » tient autant des BYRDS que de POCO ou des FLYING BURRITOS BROTHERS. Mais le groupe prouve qu’il se montre intéressé par des pièces beaucoup plus énergiques comme en témoigne « I’ve Got To Keep On Pushin’ », un Hard Rock composé par Azevedo. Nos quatre larrons délivrent une version bien barrée du « I’m All Right » des STONES, morceau scandaleusement repiqué à BO DIDDLEY, et terminent le concert en feu d’artifice avec « Nobody But Me » délivré ici sous les applaudissements d’une foule en délire dans une interprétation digne de figurer dans les annales du Rock Garage.

Si les membres du groupe ont totalement disparu de la circulation (le batteur Mike Tatman serait devenu vendeurs de bateaux en Floride, le guitariste John « Dick » Belley vivrait dans le Colorado retiré des studios) Joe « Ting » Markulin a monté un site web dédié au groupe. Le producteur mormon Alex « Lez » de Azevedo a depuis participé à plusieurs bandes son dont le film d’animation « Le Cygne et la Princesse ». Le groupe nous offre ici un Live méconnu témoignant d’un éclectisme savoureux où se côtoient freakout psyché, Rock, Garage, Heavy Blues et un soupçon de Country.

Cet album édité par Capitol Japan en version limitée a connu deux publications bootleg de la part d’un label italien via Cosmic Mind Records (avec 8 titres bonus) et Hold On Baby Records (HB001), publications dont le remastering nous paraît plus que discutable. En 2010, le label indépendant anglais Sunbeam Records rééditait le Live en format vinyle et CD avec l’accord de Joe « Ting » Markulin. Si de nombreux critiques considèrent ce disque comme anecdotique et principalement destiné aux fans du groupe, ce Live nous renvoie vers un répertoire plus spontané et demeure représentatif d’une période musicale alors en pleine mutation. Seule la qualité sonore (d'époque) empêche ce disque d'accéder à une note supérieure.

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   LE KINGBEE

 
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- John 'dick' Belley (chant, guitare, harmonica)
- Joe 'ting' Markulin (guitare, chœurs)
- Mel Pachuta (basse, chœurs)
- Mike Tatman (batterie)


1. Hold On Baby.
2. Foxey Lady.
3. This Lonely Town.
4. My Animal.
5. Turn On Your Love Light.
6. Two Of A Kind.
7. Mr. Soul.
8. Boogie.
9. I`ve Got To Keep On Pushin'.
10. Dance On Through.
11. I`m All Right.
12. Nobody But Me.



             



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