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HARD ROCK  |  LIVE

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1975 Ted Nugent
1976 Free-for-all
1977 Cat Scratch Fever
1978 Weekend Warriors
1979 State Of Shock
1980 Scream Dream
2002 Craveman
2013 Ultralive Ballisticrock
 

- Style : Aerosmith, Lynyrd Skynyrd, Bad Company, Blue Öyster Cult, Blackfoot, Foghat, Montrose, Ten Years After
- Membre : Styx, Rod Stewart , Jimmy Barnes , Uli Jon Roth , Tony Macalpine , Ufo, Dokken, Ozzy Osbourne , Whitesnake, Black Star Riders, Black Sabbath, Gary Moore , Msg, Whitford/st. Holmes, Damn Yankees

Ted NUGENT - Double Live Gonzo! (1978)
Par JASPER LEE POP le 5 Mars 2018          Consultée 4553 fois

Si j'aime bien Ted NUGENT malgré les travers du bonhomme que je ne manque pas de vous rappeler en ouverture de chaque chronique, c'est avant tout grâce à (à cause de ?) cet album. Nous sommes pile entre les deux premiers chocs pétroliers et la France mise sur le nucléaire pour assurer son indépendance énergétique. Aux États-Unis, ils ont le Nuge, une pile atomique qui ne se décharge jamais. Les trois premiers albums solo de Theodocious Atrocious sont certes bons mais qui a vu le six-cordiste barjot en concert à cette époque-là était forcément frustré de ne pas retrouver gravée dans la cire l'énergie déployée par cette bête de scène phénoménale. Ça tombe bien, trois albums, c'était souvent le cycle qui voyait la sortie d'un enregistrement en public permettant tout à la fois de faire de l'argent facile (l'investissement est réduit) et de laisser le temps aux groupes de composer.

L'album est un patchwork d'enregistrements effectués sur la tournée Free-for-all de 1976 et celle de Cat Scratch Fever en 1977 à Dallas, San Antonio, Abilene, Springfield, Nashville et Seattle, soit pour la plupart des villes dites de seconde importance mais où le public adolescent friand de hard rock est le plus fervent. Le choix des morceaux est pour le moins curieux. Sur un petit total de onze chansons, on n'en compte pas moins de trois issues du répertoire des AMBOY DUKES (« Great White Buffalo », « Hibernation » et « Baby, Please Don't Go », la reprise de Big Joe Williams qui figurait dans le premier disque du groupe) et deux compositions inédites (la survitaminée « Gonzo » et « Yank Me, Crank Me » qui n'auront jamais de versions studio). Quatre morceaux sont extraits du premier album et seulement deux du troisième. Aucun du second. Étrange parce que « Dog Eat Dog » et « Free-for-all » pour ne citer que ces incontournables étaient bel et bien joués quand on consulte les setlists de l'époque. Les overdubs n'étaient-ils pas possibles en studio ? Volonté de réduire au minimum les morceaux chantés par St. Holmes dont la guitare est sous-mixée ?

L'ouragan Nugent se lève en suivant à la lettre la prescription du médecin, à savoir asséner au public une bonne dose de rock'n'roll avec « Just What the Doctor Ordered ». St. Holmes est déjà en voix et on remarque tout de suite que Cliff Davies, un batteur qui vient à l'origine du jazz, est autrement plus percutant qu'en studio (« on lui a donné des baguettes plus grosses » dira Rob Grange). Des deux inédits, « Gonzo » est le plus percutant et avec un titre pareil, inutile de forcer le Motor City Madman qui éructe comme un possédé sur les « Come on, come on » du pré-refrain. L'enchaînement avec « Baby, Please Don't Go » est de toute beauté et la cadence soutenue du morceau rappelle forcément la célèbre version live du « I'm Going Home » des TEN YEARS AFTER. Irrésistible.

C'est peut-être le moment d'évoquer le style Nugent. Non, Tonton Ted n'est pas le plus grand guitariste de tous les temps comme il aime le rappeler dès qu'il en a l'occasion (et non, il ne le pense pas vraiment, ça fait partie de son personnage). Il n'est pas un monstre de technique et abuse un peu trop des mêmes plans mais a indéniablement un style personnel identifiable entre mille et c'est déjà beaucoup. Le choix de sa guitare de prédilection, la fameuse Gibson Byrdland, y est pour beaucoup. Cette demi-caisse d'habitude utilisée pour un répertoire jazz est une pure hérésie amplifiée à forte distorsion mais elle permet au Nuge de jouer avec le feedback et les larsens qu'il incorpore de façon délibérée à son jeu (« Hibernation » en est peut-être le meilleur exemple). Si le guitariste hyperactif ne tient pas en place sur scène, c'est aussi pour jouer avec la résonance de son instrument.

Deux titres seulement sur la face B de la première galette avec « Great White Buffalo » et surtout avec un « Hibernation », intermède mélodique qui offre un répit bien appréciable avant de reprendre le carnage avec les assauts en règle que sont « Stormtroopin' », « Stranglehold » (Nugent déteste cette version qu'il trouve trop lente et fausse) et le romantique « Wang Dang Sweet Poontang » (« I'd like to dedicate this to all that Nashville pussy »!). La démence du type est clairement audible et de par le monde, beaucoup de voisins sont venus sonner pour demander de baisser le son. Le hit « Cat Scratch Fever » paraît bien sage après cela, alors le groupe décime les survivants avec « Motor City Madhouse » et les gueulantes suraiguës finales d'aliéné du Whackmaster (il ne me reste plus beaucoup de surnoms en stock) terminent l'exécution.

Double Live Gonzo ! est une orgie sonore et un double album live intense et excessif à l'image du bonhomme, qui s'inscrit en bonne place dans le peloton de tête des enregistrements en public emblématiques des 70/80s. Il s'en vendra plus que l'album studio précédent*. C'est hélas aussi le dernier témoignage du quartet historique.

Un détail concernant la photo de la pochette qui ne trompe pas sur la marchandise et nous montre Ted NUGENT se boucher les oreilles. Celui-ci a totalement perdu l'audition de son oreille gauche en 1965 et joue depuis lors avec une protection auditive dans la droite. « Si c'est trop fort, c'est que t'es trop vieux » aimait-il répéter. Hein ? Qu'est-ce que tu dis, Ted ?

* Mais n'oublions pas que chaque rondelle de vinyle était comptabilisée et les double albums comptaient donc double.

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En plein dans la cible.


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   JASPER LEE POP

 
   LONG JOHN SILVER

 
   (2 chroniques)



- Ted Nugent (guitare, chant, folie)
- Derek St. Holmes (chant, guitare)
- Rob Grange (basse)
- Cliff Davies (batterie, chant)


1. - Just What The Doctor Ordered
2. - Yank Me, Crank Me
3. - Gonzo
4. - Great White Buffalo
5. - Hibernation
6. - Strormtroopin'
7. - Stranglehold
8. - Wang Dang Sweet Poontang
9. - Cat Scratch Fever
10. - Motor City Madhouse



             



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