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DOOM STONER  |  STUDIO

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1993 Holy Mountain
2018 The Sciences
 

1991 Volume One
1993 Sleep's Holy Mountain
2003 Dopesmoker
 

- Style : Kyuss, Black Sabbath, The Sledge , Low Orbit

SLEEP - Holy Mountain (1993)
Par NOSFERATU le 31 Janvier 2019          Consultée 1310 fois

En 93, j’achète une compilation du label Earache à la pochette étrange montrant une bouteille d’eau minérale, intitulée "naive". Le contenu ? Que des groupes de métal extrêmes ou assimilés à ces genres (industriel, doom, stoner…) . De mémoire, il y avait SCORN, CLUTH, FUDGETUNNEL, PAINKILLER, OLD…De la musique pour bambins, en gros. A l’époque, Earache se voulait en effet être le label le plus brutal de la planète…

Parmi tous ces morceaux qui reculaient le hard rock dans ses retranchements les plus radicaux, l’un m’interpella, c’était le "Dragonaut" de SLEEP . A la première écoute, ce fut, avouons-le, un "sans plus". Le titre en question était plutôt axé sur une lourdeur extrémiste mais je n’accrochais guère, j’avais bizarrement l’impression d’entendre en effet du BLACK SABBATH étiré au maximum. Même le chanteur imitait un peu trop Tonton OZZY OSBOURNE à mon gout. Après plusieurs réécoutes approfondies, j’y distinguais cependant quelques subtilités dans la composition.

L’autre grand souvenir de SLEEP et de ce "Dragonaut" finalement plutôt hypnotique, c’était le film frappadingue "gummo" d’Harmony Korine, grand fan de black métal devant l’éternel, sorti en 97 montrant des ados "freaks" dans tous les sens du terme entre actes ultra violents (pauvres petits chats…) et vie ordinaire dérangée. Il y avait une scène où deux de ses créatures (un gamin ressemblait bizarrement à un lapin ), font du vélo sur le morceau en question, et le tout nous amenait dans une atmosphère plutôt cinglée…

A l’origine de SLEEP, un trio de bardes "dreadlokés" de San José ayant trop abusés de "fumettes" grandiloquentes avec un nom à la base Lovecraftien en diable, Asbestosdeath. Après quelques changements de personnel, le trio californien fasciné par l’âpre désert local, le paganisme et le haschish interstellaire, prend le nom de SLEEP pour endormir ses fans d’un doom quasiment atmosphérique. Suit "Volume One" qui donne dans le SAINT VITUS survitaminé et le BLUE CHEER bruyant, avec des vocaux encore thrashisants propres à l’époque. Essai fort honorable mais pas encore abouti.

Leur second, pour les adeptes doomsters et autres fanatiques du stoner, est considéré comme un album phare de ces courants musicaux encore marginaux durant cette période "grungisée". Les proportions atteignent ici des cimes non plus psychédéliques mais carrément cosmiques. Un peu la bande son d’un film imaginaire qui se situerait entre "La montagne sacrée" du mystique Jodorowsky et "le masque du démon" du gothique Bava.
Le groove est encore plus lourd et la formule sabbathienne poussée dans ses ultimes ressorts, ce qui donne à la fois un coté planant et sombre à cette entreprise écrasante. Si l’on reprend le fameux hit ( !?) , "Dragonaut", inaugurant cette œuvre pachydermique, outre l’aspect hypnotique cité plus haut, la rythmique assomme d’une rare férocité, faisant presque passer leurs cousins rosbifs de CATHEDRAL pour des rigolos has been à la STATUS QUO.

Le jeu guitaristique d’un Mike Pitt, tout en lenteur éléphantesque, fait bouillonner la marmite et la voix d’Al cisneros rappelle celle d’un Ozzy qui aurait appris réellement l’ésotérisme druidique. D'ailleurs, il y a une chanson titanesque qui se nomme "The druid", assez heavy metal dans sa construction sans les solos barbants inhérents au genre. "Solomon’s theme" ressemble un peu aux nappes sonores d’un KYUSS, combo voisin géographiquement parlant lui aussi fasciné par le désert. Le titre éponyme est très long mais évite les digressions funéraires de futurs "Funeral bands" à la ESOTERIC, ce qui pour la digestion est, vous le comprendrez, un peu plus facile d’accès. "From beyond" atteint des sommets dans la lenteur lourde et reptilienne. On se croirait là dans un combat entre un dragon (d’ailleurs en passant, le dragonaute est un pilote de ces bestioles crachant le feu !) et un tyrannosaure drogué. Seul, au milieu de ces tonnes de gras double, "Some grass" est une interlude acoustique de quelques secondes.

Une oeuvre culte à la fois astrale et volumineuse…
Par la suite, en 98, nos trois mages du doom métal désertique réaliseront un disque biblique intitulé initialement Jerusalem puis rebaptisé Dopessmoker, titre un peu plus stoned. Matt Pike montera plus tard les féroces HIGH ON FIRE (sorte de croisement orgiaque entre CELTIC FROST et MOTORHEAD) tandis qu’Al Cisneros se lancera dans les expérimentations distortionnées de OM .

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   NOSFERATU

 
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- Al Cisneros (basse, vocaux)
- Matt Pike (guitare)
- Chris Hakius (batterie)


- Dragonaut
- the Druid
- evil Gypsy/solomon's Theme
- some Grass
- aquarian
- holy Mountain
- inside The Sun
- from Beyond
- nain's Baptism



             



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