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EPSYLON - Astronaute (2019)
Par GEGERS le 10 Mars 2019          Consultée 1811 fois

L’astronaute n’est pas toujours un pionnier. Tous ne sont pas Neil Armstrong. Il y a chez les astronautes des besogneux, des équipiers au savoir-faire indispensable, des seconds rôles qui n’auront jamais la chance de fouler le sol de quelque satellite ou planète éloignée, mais sans l’aide de qui la mission serait vouée à l’échec. En ce sens, alors oui, les EPSYLON sont des astronautes. Car s’ils ne sont pas les premiers à avoir mêlé musique rock et influences celtisantes, portées notamment par la bombarde, dans leur musique, ils ont su s’inscrire dans la lignée de ces défricheurs et sont parvenus à s’affranchir de leurs influences pour finir par voler de leurs propres ailes, j’espère que vous apprécierez l’analogie. Astronautes ils sont donc, puisqu’ils connaissent leurs outils sur le bout des doigts, visent les étoiles et ont depuis quelques albums défini un cap clair auxquels ils restent fidèles. Bien sûr, il y a derrière ce titre d’album, et cette pochette qui l’illustre, une analogie bien moins autobiographique, une métaphore retranscrite sur le morceau-titre "Astronaute" qui ferme l’album, incitation à vivre ses rêves et à croire en leur possible réalité. Mais il est évident, comme pour chaque création artistique, que plusieurs interprétations sont envisageables.

Après deux albums splendides, somme toute similaires dans la construction et les ambiances, qui ont vu le groupe mûrir et proposer un rock toujours efficace mais empreint d’une forte émotivité, transmise par des mélodies à la fois naturelles et recherchées, Astronaute vient jouer les filles de l’air. Le groupe n’a pas changé de direction et ne s’est pas mis en pilote automatique, mais il y a sur ce sixième album un léger changement, peut-être apporté par le renouvellement partiel du line-up du groupe, puisqu’un nouveau batteur a pris place dans la navette. L’album est, c’est une évidence, un peu plus pop que ses prédécesseurs, riche en chœurs et en "oh oh oh" fédérateurs. Il est plus électro également, en témoigne la présence accrue de claviers et quelques sonorités surprenantes, à l’image du break du titre "Eldorado". Un peu moins de bombarde ? Peut-être. Ou tout du moins l’instrument se laisse plus attendre, comme sur le morceau d’ouverture, à l’avenir, sur lequel la bombarde n’intervient que sur la deuxième moitié.

Mais si une chose ne change pas, c’est bien la beauté des mélodies proposées et la pertinence des arrangements. La manière dont le groupe parvient à se faire à la fois accrocheur et authentique est tout bonnement remarquable. EPSYLON séduit et embarque l’auditeur dès la première écoute, mais sans donner l’impression de faire appel à des ficelles grossières ni à des "trucs" éculés. Les mélodies coulent de source, et frappent fort et juste. Un bon exemple de cette efficacité naturelle est sans aucun doute "Eden", dont l’introduction est un véritable tour-de-force, et dont le refrain est sans aucun doute ce que le groupe propose de meilleur sur ce nouvel album. Du rock, du bon, du vrai. Le genre de morceau qui nous rappelle pourquoi EPSYLON nous semble être un essentiel de la scène française depuis son album Manufacture du Temps. "C’est plus le paradis" bien que plus sombre, tant au niveau des mélodies que des paroles, est du même acabit, porté par une rythmique moderne et la voix écorchée de la chanteuse Melissmell, qui officie comme invitée sur ce titre doté d’un refrain envoûtant.

Autre constante de ce nouvel album, l’intensité que met EPSYLON au service de ses morceaux. "Eldorado", porté par un violon frénétique, façon LOUISE ATTAQUE, témoigne de cette envie du groupe de prendre son rock à bras- le-corps pour lui donner vie. C’est réussi, et ce morceau est un des emblèmes de cette capacité du groupe à rester pertinent et inspiré au fil des ans et des albums. En jouant sur le dosage des guitares acoustiques et électriques, le groupe sait également se faire plus nuancé, comme sur "Le serpent", plus réflexif, porté par une rythmique tribale mais des guitares lancinantes, presque intimistes. Et le groupe de ne pas hésiter à montrer deux visages au sein du même morceau, à l’image de "Le Meilleur reste A venir", qui tarde à se faire rock mais qui se fait particulièrement percutant dès que les guitares électriques et la bombarde prennent le pouvoir.

Si Manufacture du Temps et Ouvrage du Cœur bénéficiaient d’ambiances particulièrement travaillées, c’est plus sur le renouvellement de ses arrangements qu’Astronaute se démarque et s’impose comme un album varié et réussi. Le rock d’EPSYLON, enrichi d’influences nouvelles, joue peut-être moins sur la sensibilité de son interprétation, mais redouble d’efficacité tandis que des mélodies inventives séduisent sans réserve l’auditeur. 10 titres résolument inspirés, comme autant de témoignages d’un groupe qui, malgré les changements, semble destiné à rester à son meilleur niveau, les pieds sur Terre et la tête dans les étoiles. Pourvu que ça dure !

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   GEGERS

 
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- Nicolas Michon (chant, guitare)
- Mathieu Belz (batterie)
- Christophe Pouvreau (accordéon, violon)
- Antonin Martineau (basse)
- Benjamin Goudédranche (bombarde, clarinette)
- Quentin Vallier (guitare)


1. A L’avenir
2. Eden
3. C’est Plus Le Paradis
4. Eldorado
5. Sur La Toile
6. Insoumis
7. Le Serpent
8. Le Plus Beau Reste à Venir
9. 14 Mai
10. Astronaute



             



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