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TÊTES RAIDES - Mange Tes Morts (1990)
Par RAMON PEREZ le 25 Avril 2019          Consultée 1347 fois

TETES RAIDES démarre de fabuleuses années 90 par l’album qui fut longtemps considéré, à peu près unanimement, comme leur plus faible. Un jugement que je partage, mais qui indique davantage la superbe qualité du travail du groupe par ailleurs qu’un ratage ici. C’est par ce disque que démarre la transition de la bande, depuis leur espèce de punk musette original vers la chanson grande classe qui est la leur depuis. Le résultat, c’est que Mange tes morts est plein d’énergie, d’humour, de créativité. A l’image de ses premiers titres qui allient un côté brut, rock, avec un aspect plus construit, mélodique, où d’autres instruments sont davantage mis en avant. A commencer par l’accordéon de Christian qui se fait bien plus intéressant que sur l’album précédent. De même que le sax d’Iso qui se paye un superbe morceau en solo en fin de parcours.

Ca foisonne, ça bouillonne. Mais c’est en même temps une force et une faiblesse. Car à force de tirer dans toutes les directions au fil d’une œuvre relativement longue (davantage pour le nombre de pistes que pour la durée), l’auditeur a du mal à s’accrocher et il ne persiste pas tant de choses. Une conséquence de cela, c’est l’absence d’un titre qui se soit imposé comme un classique du groupe, bien qu’il y en ait un que TETES RAIDES a constamment défendu sur scène, à savoir « Journal » et son final aussi amusant que choquant (en tout cas pour ma mère, et pour cause). C’est à travers ce type de chansons que l’on constate que la plume de Christian s’affine, voire s’acère quelque peu.

Il commence à faire de vrais bons textes, à affirmer son style fait de considérations réalistes autant que de poésie surréaliste. Sur ce dernier aspect, « Cozette » est une sorte d’avant-première, y compris sur le plan musical, de ce que TETES RAIDES proposera dans les albums suivants. Si la plupart du disque est en français, il y a aussi de l’anglais et de l’allemand pour des moments surprenants. Délirant avec « Home freedom », hyper intense avec l’électrique « Boy ». Il faut enfin noter la présence de quelques chansons plus mordantes, voire revendicatives comme « Prisons » qui démonte l’univers carcéral avec une ironie assez géniale.

Si Christian l’accordéoniste et Christian l’auteur trouvent leurs marques, on ne peut pas franchement en dire autant pour Christian le chanteur. Toujours à cheval entre le déglingué et le gueulard, il ne cherche pas encore à poser sa voix. S’il y a des moments où cela fonctionne très bien (comme « La p’tite dame en rouge »), ailleurs cela devient assommant. Je me rappelle une critique lue où l’auteure disait qu’il serait bon que le chanteur arrête ses manies d’adjudant-chef ; c’est exactement ça. Ces accès accentuent le côté brouillon, voire bruitiste du disque qui finit par devenir lourd. Heureusement, cela ne dure jamais longtemps et le groupe parvient toujours à proposer des choses autant surprenantes qu’intéressantes pour rattraper l’auditoire, à l’instar du dernier titre très réussi, à la fois synthèse de l’album et ouverture vers la suite.

Pour finir, si Mange tes morts évolue dans la deuxième division de la discographie du groupe, c’est aussi parce qu’il n’est pas très bien produit. Il manque un peu d’ampleur, malgré son foisonnement instrumental, ses variations et ses nuances. Il y a aussi des moments où l’on ne comprend rien de rien au texte, trop noyé dans le bruit. Dommage, car par instants c’est tout à fait réussi, ce qui donne de vraies bonnes chansons (« Bas quartiers » par exemple). Bref, ce disque n’est franchement pas le plus facile d’accès de TETES RAIDES. Bien qu’il ait un vrai intérêt et même quelques fans purs et durs, il n’est pas forcément à conseiller à ceux qui veulent découvrir le groupe. Plutôt à ceux qui ne connaissent pas encore cet aspect de leur musique ou qui, au contraire, n’accrochent pas aux autres disques et qui pourraient bien être surpris.

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   RAMON PEREZ

 
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