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George THOROGOOD AND THE DESTROYERS - Rockin' My Life Away (1997)
Par LE KINGBEE le 28 Août 2019          Consultée 1070 fois

Le quatorzième album de George THOROGOOD sort dans les bacs en mars 1997. Si la pochette nous dévoile un guitariste solitaire faisant ses gammes dans un entrepôt, rassurez-vous chers lecteurs, ses fidèles DESTROYERS sont toujours bien présents.
Si vous allez sur le site officiel de George, vous constaterez que « Rockin’ My Life Away » est chronologiquement son 13ème album. George n’a jamais pris en compte « Better Than The Rest » suite à des désaccords avec la firme MCA. George est un bon gars mais n’aime pas trop qu’on l’entube.

Enregistré à Los Angeles entre novembre et décembre 1996, « Rockin’ My Life Away » n’apporte strictement rien de nouveau dans la carrière du guitariste. C’est comme cela depuis près de vingt ans et cela continuera pendant encore plus de vingt ans et c’est pour cela qu’on aime bien George THOROGOOD, ce mec n’ayant en plus de quarante ans de carrière jamais changé son fusil d’épaule. Ses accompagnateurs sont pratiquement les mêmes depuis le début et le répertoire reste figé dans les mêmes créneaux : du Blues et du Boogie patiné de Rock'n' Roll. En clair, George est un gars qui se fout des modes et des étiquettes. N’allez pas croire que rien ne change. George est un songwriter efficace et il apporte parfois quelques nouvelles compositions. Dans le cas présent, le guitariste apporte deux nouveaux titres sur les douze du CD.

Comme à l’accoutumée, les Destroyers reprennent des titres bien connus issus du répertoire Blues mais également des inusités qu’ils refondent à leur sauce. Si le groupe booste « Get Back Into Rockin’ », une création que Jerry Lynn Williams n’avait pu enregistrer, c’est bien « Trouble Everyday », un célèbre pamphlet bluesy figurant dans « Freak Out ! », le premier disque de Frank ZAPPA, qui frappe les esprits. George dédicace dans son livret une mention hommage à Zappa décédé trois ans plus tôt. Si Thorogood ne fait pas les gros titres des tabloïds, c’est aussi parce que le bonhomme n’aime pas les remous ni faire de vague. Il tient à sa vie privée et préfère la discrétion aux projecteurs de la Jet Set. Mais la reprise et le choix de ce titre nous apprennent un peu plus sur les idées du natif du Delaware. L’injustice sociale et l’iniquité raciale sont des thèmes qui révoltent le guitariste. Si « Trouble Everyday » est divisé par deux en termes de durée, le morceau reste toujours aussi solide et efficace et le tempo de la version originale n’est pas détourné. Un titre gorgé de groove qui nous semble plus entêtant que les versions de Mick Farren ou des Tumbleweed (groupe stoner australien).

Au niveau des inusités, Thorogood s’attaque au « The Usual » de John HIATT. Si l’intensité dramatique est moins relevée que dans l’original, le groupe compense par une slide sobre mais touchant sa cible à chaque note. Si le couple Felice et Boudleaux Bryant a accumulé une longue liste de hits notamment pour les Everly Brothers, Ray Charles, Roy Orbinson, Moon Mullican ou Emmylou Harris, « Living With The Shades Pulled Down », enregistré par Merle Haggard dans une version Country proche du Bakerfield Sound, n’a connu qu’un succès d’estime. George booste un brin le morceau via le sax d’Hank « Hurricane » Carter et un jeu de guitare étonnement très péquenot. Le guitariste rend hommage à l’une de ses idoles en la personne d’Elmore James, l’un des rois de la slide, en reprenant « Manhattan Slide » qui n’est autre que « Pickin’ The Blues », George ayant juste changé le titre de cet instrumental qui place la slide au premier rang. Toujours au rayon des titres méconnus, il reprend « Rockin’ My Life Away » de Mack Vickery, titre que Jerry Lee Lewis avait vainement tenté de faire grimper dans les charts. Les amateurs de Blues et de Blues Rock auront une préférence marquée pour la présente interprétation ; le sax remplace avantageusement le piano du Killer et la guitare en fusion fait le reste, agrémenté d’un chant beaucoup plus volontaire que celui de Jerry Lee. Il rend hommage à Smokey Smothers en reprenant « My Dog Can’t Bark », titre offert à Muddy Waters. Si le chien ne parvient plus à aboyer, la guitare s’en charge pour un titre bourré d’humour. On conseillera au passage la future version du guitariste Lurrie Bell. Il reprend « Stoop Down Baby » compo de Chick Willis, cousin de Chuck Willis et accompagnateur d’Elmore James. Le groupe nous offre une version sans surprise et assez sobre malgré les soubresauts du sax qu’on aurait aimé plus nombreux. Une version qui fait oublier sans mal le futur massacre de Popa Chubby, personnage peu bandant malgré son nom. On aura une préférence pour la version plus ténébreuse de Clarence Edwards.

Dans le tiroir des chansons ayant connu de plus gros succès, on retrouve une bonne version de « Jail Bait », d’André Williams, sur un tempo dont l’intensité monte au fil des secondes. Curieusement, « Blues Hang-Over », hit mineur de Slim Harpo, n’avait jamais été repris. Si la guitare s’annonce plus énergique et le bottleneck plus présent, George nous en délivre une version qui ferait peur au premier alligator venu des bayous, tandis que la basse pleine de rondeur nous transporte au cœur de la torpeur. A déguster à l’ombre avec une cerveza bien fraîche.

Terminons par le travail plus personnel du guitariste avec ses deux compos. « Night Rider » un blues dans lequel le sax et la slide essaient de nous plonger en territoire Voodoo, alors que les baguettes de Jeff Simon oscillent entre le tribal et le métronome. Dernière piste de l’album, « Rock & Roll Man » est un Rock qui s’insère impeccablement dans l’ensemble avec un Hank Carter qui lâche le sax pour se coller aux ivoires.

Ce disque s’inscrit pleinement dans le répertoire de Thorogood et des Destroyers, un répertoire qui reste résolument sur la même lignée depuis le milieu des seventies. Moins de reprises de gros tube mais « Trouble Everyday » vaut à lui seul le détour. Un bon 3,5 rien pour la dédicace à Zappa.

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   LE KINGBEE

 
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- George Thorogood (chant, guitare)
- Waddy Wachtel (guitare)
- Bill Blough (basse)
- Jeff Simon (batterie)
- Hank Carter (saxophone, claviers, guitare)
- Tony Berg (tambourin 3)


1. Get Back Into Rockin'
2. Trouble Everyday
3. Night Rider
4. The Usual
5. Living With The Shades Pulled Down
6. Manhattan Slide
7. Rocking My Life Away
8. Jail Bait
9. My Dog Can't Bark
10. Blues Hang-over
11. Stoop Down
12. Rock & Roll Man



             



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