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2019 Tír Na NÓg

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SPAARKLES - Tír Na NÓg (2019)
Par GEGERS le 30 Octobre 2019          Consultée 2107 fois

C’est une île loin, très loin, vers l’ouest. Le Tír na nÓg, la "Terre de l’éternelle jeunesse" en langue gaélique, fait partie de ces "autres mondes" qui peuplent la mythologie celtique irlandaise. Une terre où le temps est aboli et où tout n’est que beauté pure et abondance. Un monde-refuge où rien n’a d’emprise. Une terre que l’on ne peut quitter, et où les humains ne sont pas les bienvenus. C’est cette terre que l’on semble pouvoir distinguer sur la pochette de la nouvelle réalisation des Normands de SPAARKLES. Une pochette splendide, aux tons pastel, qui s’accorde parfaitement avec la musique aérienne du groupe, qui livre avec Tír na nÓg son premier album, après un EP en 2016 et un single l’année suivante.

La musique est éthérée, délicate et lancinante. SPAARKLES prend, sur son premier opus, le temps de poser ses ambiances folk celtiques, qui doivent bien sûr aux grands noms du genre, mais sont tellement plus qu’un hommage à ses héros. L’introduction, instrumentale, met en place un décor bâti autour d’un motif mélodique particulièrement inspiré, et qui gagne en ampleur au fil des minutes. Ce motif se voit finalement transfiguré pour devenir un véritable morceau, tout en progression (osons le terme qui ne fera pas rougir Thierry Trutet, guitariste du groupe, grand amateur du style rock progressif comme vous pouvez le constater en lisant l’article ci-dessous). "Tir na nÓg part 2 & 3", qui culmine à 6’21, tient autant d’Alan STIVELL que d’Alan SIMON. C’est une tendresse teintée de mélancolie qui se dégage de ce morceau dont on peine tout d’abord à découvrir les points d’accroche. Il faut un peu de persévérance et une prédisposition aux ambiances celtisantes un tant soit peu complexes pour entrer dans l’univers du groupe. La voix angélique de France Verhaeghe vogue avec une légèreté enivrante sur des mélodies mettant en avant la guitare acoustique, clé de voûte de l’ensemble.

C’est la guitare, toujours, qui propose des mélodies savamment construites sur "Promised Land". Entre celtique et médiéval, ce morceau se fait porteur d’une saveur irrésistible. Les harmonies vocales, particulièrement présentes sur la première moitié du morceau, participent à la beauté de l’ensemble. Mais c’est bien lorsqu’il propose, sur sa deuxième moitié, une belle ligne de flûte, que le morceau prend son envol. Evoquant alors un titre tel que "Rainbow Eyes" de RAINBOW, le morceau évolue finalement vers des rythmiques plus enlevées, qui finissent de le rendre résolument dantesque. Une pépite.

Il y a du TRI YANN sur l’instrumental "The Great March", qui précède "Shooting Stars", titre encore une fois magnifié par une flûte particulièrement mise en avant, et qui bénéficie d’un refrain plus marquant et "accrocheur" que les titres précédents. Sur sa dernière partie, France Verhaeghe propose des lignes de chant plus modernes, presque cristallines dans la tonalité, le morceau s’achevant avec brio sur un a cappella saisissant. Malgré ses 7 minutes, "Mother of Stones" ne semble pas être le moment de bravoure de l’album, la faute à une rythmique un peu trop lancinante pour maintenir l’intérêt de l’auditeur sur la durée. On lui préfèrera la ballade "Niamh’s Lament", sur laquelle une production parfaitement équilibrée met en avant la chaleur des guitares acoustiques, chaleur renforcée par l’ajout de chœurs masculins qui contrebalancent la voix féminine. On s’imagine fort bien déambuler dans les vertes collines d’Eirin ou d’ailleurs à l’écoute de ce titre qui n’est pas très éloigné de l’univers musical de Christy MOORE.

La fin d’album propose des ambiances inédites. Les percussions prennent le pouvoir sur "Embarr", qui voient deux identités s’opposer : la première, tribale, clanique, se fait instrumentale, tandis que la deuxième, féérique et enchanteresse voit France Verhaeghe nous enchanter une nouvelle fois. Les ambiances médiévales font leur retour sur la ballade "Willow", une véritable complainte tant dans la forme que sur le fond, et qui s’inscrit rapidement comme un des morceaux les plus réussis de l’album. On oublie très facilement cet accent anglais quelque peu hésitant pour apprécier la pureté de la voix et la tendresse des mélodies.

Proposant des guitares virtuoses, "Abyss Song" qui clôt l’album surprend, puisque c’est une voix masculine qui se fait tout d’abord entendre, avant d’être rejointe par celle de France. Les deux se marient avec une puissance phénoménale sur un refrain d’une intensité bouleversante. Dénué d’arrangements celtiques, ce morceau est une ballade folk dans sa forme la plus pure. Mais quelle beauté. La mélancolie qui se dégage de ce titre ne sera pas sans laisser de trace chez les auditeurs les plus sensibles à ce genre de mélodies qui se transcendent dans le dénuement. Malgré ses tonnes d’idées, ses constructions progressives, ses mélodies d’une grande richesse, c’est dans la pureté de sa ballade finale que Tír na nÓg finit de séduire l’auditeur.

C’est une île loin, très loin, vers l’ouest. Pour la rejoindre, vous n’avez peut-être pas le navire, où le cheval adéquat, mais vous avez la bande-son. Ce premier album de SPAARKLES, s’il n’est pas dénué de courts moments pouvant se révéler trop exigeants pour ceux qui ne mangent pas du folk celtique à tous les repas, est porteur de mélodies d’une beauté telle que l’album ne saurait laisser indifférents les amateurs du genre. Les guitares et le chant féminin se font les éléments moteur d’un album long (56 minutes), qui nécessite de nombreuses écoutes afin d’être pleinement compris et apprécié, et qui s’inscrit dans la droite lignée d’un folk celtisant des années 70 qui se voit remis au goût du jour avec brio par Thierry Trutet et ses acolytes. Un premier album comme une évidence, et une aventure musicale à saluer et soutenir.

Pour acheter l’album, il suffit de contacter le groupe sur sa page Facebook :https://www.facebook.com/Spaarkls/

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Thierry Trutet (guitariste de SPAARKLES) - Ses 16 albums-cultes :

THE BEATLES / 1967-1970. 1973 : parce que c'est le disque - une compil qui balaye toute une partie de leur carrière pour moi la plus intéressante - qui m'a ouvert la voie ; ce groupe a (presque) tout inventé ; sans eux, la musique ne serait sûrement pas ce qu'elle est devenue ; personne ne peut renier leur influence, petite ou grande, et Paul McCartney est un génie.

THE ROLLING STONES / Goat's Head Soup. 1973 : c'est le premier Stones que j'ai connu et écouté en boucle, celui qui contient Angie. Cet album, un peu à part dans leur discographie, avait reçu à sa sortie un accueil critique assez froid. Paru entre Exile on Main Street et It's Only Rock'n'Roll, il s'éloigne de leur production habituelle de l'époque et c'est surtout pour cela qu'il m'a marqué.
DEEP PURPLE / Machine Head. 1972 : ou mon incursion dans le monde du Hard Rock. Ce disque m'a alors mis une claque monumentale, et je ne m'en suis toujours pas remis...

ANGE / Au Delà du Délire. 1974 : j'ai découvert avec cet album qu'en France, il existait d'autres options que Mireille Mathieu ou Mike Brandt !... Et qu'on pouvait faire sonner autrement la langue de Molière ! Impressionnant ! Ce qui précède vaut également pour l'Alternative de François Béranger, sorti l'année suivante.

GENESIS / Foxtrot. 1972 : la révélation, notamment à l'écoute de Supper's Ready - morceau couvrant en quasi-intégralité la seconde face du disque. Ses multiples changements d'atmosphère, et ses entrelacs d'arpèges de guitare douze cordes ont défini à jamais mon orientation musicale. Pour l'anecdote, l'influence du Genesis de cette époque se fait sentir sur un titre de Tir nA nOg (séquence finale de Mother of Stone).

JETHRO TULL / Aqualung. 1971 : une musique orientée vers le Folk Anglais par le jeu de guitare unique de Ian Anderson (qui m'a beaucoup influencé), sa voix venue d'un autre âge et ses envolées de flûte ; et cette pochette !...

NEIL YOUNG / After the Goldrush. 1970 : dans la foisonnante production du Loner, je choisis ce disque, qui a d'une certaine façon déterminé mes orientations futures, en matière d'émotivité et de jeu de guitare (acoustique surtout).

AMERICA / America. 1971 : dans la lignée de Crosby, Stills & Nash - auxquels ce disque doit presque tout -, le premier jet de ces Américains émigrés au Royaume Uni est d'une perfection absolue. Les titres s'enchaînent comme par magie, les arrangements guitaristiques ainsi que les harmonies vocales - qui nous ont pas mal inspirés - sont à tomber par terre. Ils n'ont jamais réédité un tel exploit par la suite.
ALAN STIVELL / Chemins de Terre. 1973 : A l'époque, je découvre réellement avec ce disque les connexions existantes entre le Rock et le Folk. Ce qui m’a bien été utile par la suite !...

MALICORNE / Malicorne 2 (Le Mariage Anglais). 1975 : idem que pour l'album précédent, que j'ai découvert à la même époque que celui-ci. De beaux textes provenant d'anciennes chansons traditionnelles servis par des arrangements originaux.

TAI PHONG / Windows. 1976 : Taï Phong et moi, c'est un peu une "histoire d'amour". J'ai découvert ce groupe bien au-delà de leur tube Sister Jane, à l'écoute de leur trois premiers albums - featuring J.J. Goldman au chant et à la guitare. Je ne comprends toujours pas pourquoi ce groupe n'a pas été plus adopté par les amateurs de Prog' Rock... Le groupe existe toujours - sans Goldman, mais toujours avec un de ses fondateurs, Khanh Mai. J’ai eu le privilège de faire la connaissance de ce dernier qui m'a invité à participer à un titre de leur prochain disque. Et le mastering de Tir nA nOg a été réalisé par son fils (et guitariste actuel de Taï Phong), Davy Kim !

HARMONIUM / Les Cinq Saisons. 1975 : un groupe, et un album qui a changé ma vie. Je n'avais jamais entendu quelque chose de tel auparavant. Unique et inégalé, ce disque est un enchantement absolu, dans le genre "Folk Athmosphérique".

JOHN RENBOURN GROUP / The Enchanted Garden. 1980 : là, on aborde les années 80 avec ce très grand disque de cet immense guitariste qui s'était bien entouré pour l’occasion ; une musique très "boisée" et haute en couleur, avec la grande Jacqui Mc Shee au chant (qui officiait dans Pentangle, le groupe où jouait auparavant John Renbourn).

METALLICA / Master of Puppets. 1986 : ce disque fût pour moi une excellente surprise à sa sortie ; enfin, le Hard Rock sonnait d'une autre façon ...

COCOON / My Friends All Died in a Plane Crash. 2007 : un album au succès surprenant pour l'époque, et un groupe charmant que j'ai eu la chance de rencontrer lorsque j'étais animateur Radio. Une musique très raffinée, qui peut se montrer mélancolique, ou enjouée. Ce disque est pour moi leur tout meilleur, et m'a d'une certaine façon conforté dans ma direction musicale.

JOHAN ASHERTON / Amber Songs. 2004 : un immense songwriter Français - mais d'obédience totalement Anglo-Saxonne - ; le prolongement direct de gens comme Nick Drake. J'ai eu aussi la chance de faire sa connaissance et de partager la scène avec lui. Très grand Monsieur - par le talent et par la taille ! - qui n'a malheureusement pas eu le succès qu'il mérite amplement. A l'instar de Cocoon, je lui dois également beaucoup dans la direction musicale que j'ai suivi.

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- France Verhaeghe (chant, flûte)
- Radcliffe Henri (guitare)
- Thierry Trutet (guitare, ténor guitar, bouzouki, mandoline, dulcim)
- François Aubry (cajon, derbouka, cymbal, glockenspiel, percussions)


1. Tir Na Nog Part 1
2. Tir Na Nog Part 2 & 3
3. Promised Land
4. The Great March
5. Shooting Stars
6. The Dance
7. Mother Of Stones
8. Niamh's Lament
9. Embarr
10. Willow
11. For Ever And Ever
12. Abyss Song



             



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