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ROCK PROGRESSIF  |  STUDIO

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Dominique BLANC-FRANCARD - Ailleurs (1972)
Par MARCO STIVELL le 15 Mars 2020          Consultée 873 fois

1972, château d'Hérouville dans le Val d'Oise, temple français des enregistrements de musique rock conçu par Michel Magne où se pressent Elton JOHN, PINK FLOYD, JETHRO TULL, plus tard David BOWIE et plein d'autres... Un bassiste presque trentenaire, qui depuis près de trois ans vit dans la place comme ingénieur du son attitré, décide de faire sa propre cuisine et débute une carrière d'artiste-compositeur soliste.

Dominique BLANC-FRANCARD a commencé dix ans plus tôt la musique en tant que professionnel et décide avec Ailleurs, son premier album, de mêler cette expérience avec celle d'ingé son. Ainsi, il réalise tout presque seul, avec seulement pour batteur Marcel Engel, autre musicien de studio célèbre à partir de ces années-là également.

Ce côté touche-à-tout et mis au service d'un album-concept, sachant que l'artiste s'est d'abord fait connaître comme bassiste rappelle, avec le recul, l'évolution de Mike OLDFIELD au même moment, mais Tubular Bells ne sort qu'un peu plus tard et n'est pas autant chanté. La pochette et l'artwork me font penser à celle de Fall of Hyperion, disque de Robert John Godfrey (étiquetté THE ENID à l'heure actuelle) publié la même année en 1972.

Concept album donc, histoire à la première personne du singulier d'un homme lambda, rêveur sur les bords, qui s'endort une nuit et se laisse aller à des rêves plus ou moins surréalistes, cet "ailleurs" échappatoire, jusqu'à la fin du disque où sonne le réveil tant repoussé, indésirable... Mais il est trop tard, le rêveur se retrouve happé dans son quotidien journalier et routinier.

Thématique totalement propice à une création 100 % rock progressive, la spécificité de BLANC-FRANCARD étant de tout faire presque seul, en dehors de la batterie. La basse est jouée avec une aisance compréhensible, tandis que les soli de guitare, par équilibre, sont plus impressionnants en termes d'effets que de technicité.

Il y a tout un groupe de titres comme "Icare", "Ah ! Que c'est bon", le final "Arrête de rêver"/"Laissez ce réveil" où la paire Engel/BLANC-FRANCARD évolue dans un registre blues-rock aux riffs de guitares tendant vers le hard. L'ingé-son possède un beau filet de voix tout en étant conscient de ses limites. Le cynisme, la rêverie comme le caractère parfois insistant des paroles, dans leur registre surréaliste, nécessitent un travail autour des choeurs, chose assez inédite alors en France d'autant plus qu'ils ne viennent que d'une seule personne, encore une fois.

C'est une bonne performance, pour un ensemble agréable à écouter et qui contient de bonnes idées, à commencer par le décollage jazz-rock de "Voyage", ses références historiques ("Je vois la guerre de 100 ans et la bataille de Marignan...") joliment orchestrées. Certains refrains ne sont guère mémorables ("Icare"), l'utilisation de synthétiseurs comme le VCS3 joue quitte ou double. Sans cette marche pompière finale, "Ballade extra-terrestre" serait le meilleur morceau d'Ailleurs. Les sonorités baveuses peuvent être gênantes (notez qu'avec le VCS3, Jean-Michel JARRE est en train de réaliser Deserted Palace au même moment, voir la chronique de Waltersmoke !), mais il y a du mieux, notamment sur certaines ballades folk où l'on entend de belles nappes.

Les ballades justement, en dehors de la musicalité de BLANC-FRANCARD, sont le point fort de cet opus. Le début comme la fin du disque mettent en valeur la voix douce et belle du chanteur, adaptée à un tel registre, ainsi que sa capacité d'accompagnement par une simple guitare acoustique. "Il est fou" renforce l'identité post-hippie de l'album (superbe guitare Strat pour souligner la mélodie), tandis que des claviers orchestraux viennent enrichir "Jeudi je t'aime". C'est l'une des deux présences féminines dans la narration du rêve-concept, avec aussi "Mirabelle", single aussi bien trouvé que décalé, sur lequel on entend brièvement la voix du petit Hubert, BLANC-FRANCARD fils (et futur musicien lui aussi, membre de CASSIUS).

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   MARCO STIVELL

 
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- Marcel Engel (batterie)
- Dominique Blanc-francard (guitares, basse, claviers, chant)
- Hubert Blanc-francard (chant sur 2)


1. Voyage
2. Mirabelle
3. Il Est Fou
4. Ah ! Que C'est Bon
5. Jeudi Je T'aime
6. Ailleurs
7. Icare
8. Ballade Extra-terrestre
9. Arrête De Rêver
10. Laissez Ce Réveil



             



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