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GUITAR-JAZZ / JAZZ FUSION  |  STUDIO

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Pat MARTINO - Joyous Lake (1977)
Par DERWIJES le 5 Septembre 2020          Consultée 619 fois

Pat MARTINO devait se faire pardonner après l’épisode Starbright. Celui-ci avait été enregistré en Juillet 1977, et dès le mois de Septembre de cette même année, il est de retour en studio avec cette-fois une équipe plus réduite : Delmar BROWN au piano électrique et synthétiseurs, Mark LEONARD à la basse électrique et Kenwood DENNARD à la batterie. Fait rare, Martino s’occupe en plus de la six-cordes d’une partie des percussions et du synthé (un EMI 101, je laisse les puristes en expliquer les fonctionnalités).
Mais attendez une seconde. Du synthé chez Martino ? Faut-il commencer à s’inquiéter ? Voyons plutôt les choses sous cet angle : il a toujours aimé épicer sa musique avec plus d’instruments que le traditionnel combo guitare/piano/batterie du guitar jazz, et nous sommes en 1977, impossible d’échapper aux synthétiseurs.

Pour mieux comprendre la musique de Joyous Lake, pensez à un mélange entre ce que pouvait faire le JEFF BECK GROUP à la même période et mélangez-le avec une pointe de WEATHER REPORT et un soupçon d’Herbie HANCOCK (léger, le soupçon), le tout assaisonné à la sauce patenté Pat MARTINO. La mixture peut sembler hasardeuse, mais ça a meilleur goût que ça n’en a l’air. A bien y regarder, il n’y a que deux faux-pas à retirer : "M’Wandishi" recycle le même riff et se répète, passé la première minute, et "Songbird" n’est juste pas un morceau très intéressant. Le reste, en revanche, mérite qu’on s'y attarde.
Ces fameux synthés rendent la production kitsch ou vintage, comme on dit aujourd’hui. C’est sympa, mais daté, mais sympa quand même, même si ça grignote la place de la guitare un peu trop, tant pis ! La six-cordes qui n’aime pas voir son territoire envahi en rugit de colère, c’est l’un des très rares albums du guitariste où il peut sonner avec autant de virulence, presque rock. Le résultat est une musique très rythmée à l’influence latine assumée, que ce soit "Pyramidal Visions" ou "Mardi Gras" avec ses percussions qui jouent non-stop tout le long du morceau. Pat MARTINO effectue sur Joyous Lake un plongeon dans les eaux du jazz-fusion, mais garde ses brassards bop : pas d’expérimentations techniques comme chez Miles DAVIS où Herbie HANCOCK. Ici, on reste sur des signatures rythmiques testées et approuvées.

Malheureusement, le destin ne lui permettra pas de continuer à explorer cette voie. La courte réunion pour y piquer une nouvelle tête durant les années 90 s’éloignera plus du concept original. Joyous Lake reste un disque à part dans cette discographie en laissant derrière lui le goût doux-amer des « Et si… ? ».

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   DERWIJES

 
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- Pat Martino (guitare, synthétiseur, percussions)
- Delmar Brown (piano électrique, synthétiseur)
- Mark Leonard (basse)
- Kenwood Dennard (batterie, percussions)


1. Line Games
2. Pyramidal Visions
3. Mardi Gras
4. M'wandishi
5. Song Bird
6. Joyous Lake



             



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