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ROCK N'ROLL  |  COMPILATION

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Jerry Lee LEWIS - Sun 12 - Can't Seem To Say Goodbye (1963)
Par ERWIN le 20 Septembre 2020          Consultée 850 fois

Nous vivons les derniers instants de gloire de la maison Sun, là où tout a commencé. Seuls Jerry Lee LEWIS et Charlie RICH sont restés fidèles à la vieille maison de Sam Philipps, mais tout à une fin, et voici les derniers enregistrements du Killer à Nashville. Les ultimes pistes de Sun sont donc ici gravées sur le microsillon après avoir attendu des années un bref instant de gloire... ou juste leur existence pure et simple. Voici donc les derniers instants de Jerry Lee LEWIS dans l'antre des Sun studios, voyons voir où en est notre invétéré – drogué, alcoolique, violent, il a tout pour lui - coureur de jupons au cours de l'année 1963. Il le dit sur le titre : "au revoir" !

Plusieurs classiques du rock'n'roll sont présents pour la postérité de l'artiste ! "Good Rockin Tonight", plus lente qu'à l'accoutumée, est d'une modernité assez stupéfiante. Ce rythme de piano binaire très lourd n'est pas sans anticiper le Hard-Rock avec quelques années d'avance. Il faut donc compter sur l'apport du Killer à ce niveau, cela n'a rien d'étonnant. Méconnaissable et absolument délicieuse, elle offre un instant de grâce que vous risquez d'adorer ! Roy BROWN y est transfiguré ! "Be Bop A Lula" en version LEWISienne 63 se voit enrichie de quelques influences de l'air du temps avec sa basse indépendante et son orgue discret. L'ensemble, agréable, reste cependant à des années lumière de la version ultime de Gene VINCENT. La version de "Good Golly Miss Molly" pâtît à mon sens, d'un sax trop présent et d'une batterie galopante sur-mixée, sans parler des choeurs. Pas un ratage, mais LITTLE RICHARD n'a pas à s'en faire.

Plusieurs petits rock sans prétentions sont aussi de la partie : le mignonnet "Teenage Letter", l'agréable "Just Who Is To Blame" proche du rock pratiqué par King Elvis à la même époque. Sympa mais insuffisant pour percer la couche d'indifférence, la seconde version présentant plus d'éléments modernes remarquables. "My Pretty Quadroon" est très réussie. Hélas, à nouveau, Jerry Lee cherche les problèmes puisqu'il s'agit d'une chansons sur une nana quarteronne. L'histoire n'en garde donc aucun souvenir malgré d'évidentes qualités. Les minorités sont à la recherche de l'émancipation dans le sud, ça tombe mal même si c'est le sens de l'histoire. Je suis en revanche très sensible à sa performance sur l'ultra-rapide et raide "Hong Kong Blues", pour les amateurs de danse véloce.

L'album plonge néanmoins de plein pied dans la country, ainsi nous retrouvons la chanson de Jimmie RODGERS sur les clodos, "Waitin For A Train", dans des atours des plus sympas, avec toujours cette influence suisse Yodelisante. Deux titres de Vic McAlpin sont de la partie : d'ailleurs, écoutez le son de la guitare sur "How My Ex Treating You", pourtant un standard de country. "Seasons Of My Heart" est un duo avec sa petite sœur Linda Gail dont on retrouvera la voix tout au long de la disco du killer. Jerry Lee est impérial, mais sa petite sœur débute... Linda Gail est à nouveau sur "Your Lovin Ways", avec quelques aspects très modernes. J'aime baucoup la performance de Jerry Lee sur "I Can't Trust Me In Your Arms Anymore" dont il tire la maximum à mon sens. Sa voix magique prend vraiment le pas sur le reste. Comme souvent, on entend le piano faiblement, noyé sous une d'orchestration excessive.

Hélas, les premiers élans de countrypolitan sont aussi de la partie à la fin du disque : écoutez "Love On Broadway". Dans cette orchestration et ces choeurs, nous reconnaissons les premiers pas de la country d'opérette qui va dominer le marché suite à la sortie d'Urban Cowboy. Pas le meilleur de Jerry Lee. Le titre suivant confirme cette nouvelle direction avec un ensemble de cordes, damned ! "One Minute Past Eternity" présente pourtant Roland Janes et Scotty Moore à la guitare... Shelby Singleton – l'homme à l'origine du retour de Jerry Lee en 68 - est à la baguette sur "Invitation To Your Party", où les cordes sont à nouveau de la partie. On salue la sublime voix du killer dans la bluesy "I Can't Seem To Say Goodbye", même si les sirupeuses cordes nous gâchent un peu l'instant. "Carry Me Back To Old Virginia" aurait été sublime sans les choeurs et ces damnées cordes.

De ces dernières sessions, ressort aisément la version de "Good Rockin Tonight", la meilleure que je connaisse, qui subit une cure de jouvence de première bourre. Les classiques du rock'n'roll ne sont pas malmenés, mais pas non plus dantesques. Enfin, on retient quelques petits moments de grâce countrysants, mixés avec des orchestres de cordes et des choeurs le plus souvent désastreux, procédé qui va hélas se généraliser une décennie plus tard pour devenir la fameuse countrypolitan dont l'Europe se gausse – souvent avec raison – mais qui n'est pas autre chose que la variété à l'américaine. Ainsi, s'achève la disco solo studio du seul et unique killer.

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   ERWIN

 
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- Jerry Lee Lewis (chant-piano)
- Roland Janes (guitare)
- Scotty Moore (guitare)
- Jw Brown (basse)
- Al Jackson (batterie)


1. Waitin For A Train
2. Good Rockin Tonight
3. Be Bop A Lula
4. How's My Ex Treating You
5. Good Golly Miss Molly
6. I Can't Trust Me In Your Arms Anymore
7. My Pretty Quadroon
8. Seasons Of My Heart
9. Teenage Letter
10. Your Lovin Ways
11. Just Who Is To Blame
12. Just Who Is To Blame
13. Hong Kong Blues
14. Love On Broadway
15. One Minute Past Eternity
16. Invitation To Your Party
17. I Can't Seem To Say Goodbye
18. Carry Me Back To Old Virginia



             



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