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1970 The Madcap Laughs
Barrett
1988 Opel
 

- Membre : Pink Floyd

Syd BARRETT - Opel (1988)
Par K-ZEN le 9 Novembre 2020          Consultée 1466 fois

Retour à Cambridge pour Syd BARRETT après la boulimique et tumultueuse année 1970 qui l’avait vu sortir 2 disques. Ses futurs essais d’enregistrement d’un successeur à Barrett n’aboutiront à rien de concret et le ressort sera même définitivement cassé en 1972 après un concert désastreux au Cambridge Corn Exchange avec l’éphémère groupe The STARS, qu’il avait formé en compagnie de TWINK, l’ex-batteur des PINK FAIRIES, et de Jack MONCK. Le critique du Melody Maker Roy Hollingworth ne s’en rendra pas compte mais quand il formera les lignes de sa chronique incendiaire du concert, il scellera également le sort de l’aventure musicale de BARRETT qui refusera par la suite de jouer sur scène ses chansons.

Le reste de la décennie s’avérera donc plus calme pour Syd BARRETT. On connait toutefois la fameuse anecdote décrivant son apparition presque surnaturelle lors de la création en studio de Wish You Were Here par les PINK FLOYD, comme s’il avait été appelé par la composition des notes de "Shine On You Crazy Diamond". Personne ne le reconnaitra, ayant terriblement changé, ses confortables droits d’auteur lui permettant d’enfiler les Guinness sans vergogne et de s’affaler devant les dizaines de postes de télévision qui peuplent désormais son appartement, et ce, bien avant que le confinement ne devienne une norme. Un esprit visionnaire. Mais surtout une lente liquéfaction. Les drogues bien entendu mais pas seulement. Ce serait bien trop réducteur. Rick WRIGHT l’explique bien en disant que "les drogues ne se comportent qu’en catalyseurs. Il faut d’abord que le problème soit dans le cerveau".

En 1979, une fois le puits à royalties tari, Syd redevint Roger Keith BARRETT et retourna définitivement vivre une paisible vie de fils-peintre à maman à Cambridge, disparaissant des radars.

Les années 80 verront l’avènement du dieu absent BARRETT, par les punks notamment mais aussi par cette nouvelle scène néo-psychédélique qui en découlera. Le groupe TV PERSONALITIES sortira le titre équivoque "I Know Where Syd Barrett Lives", les DAMNED devront se contenter d’un autre PINK FLOYD (Nick MASON) pour produire le controversé Music For Pleasure. On a également cette anecdote d’un presqu’homonyme du chanteur anglais, un fermier se prénommant Sid Barrett (!), qui s’est mis à recevoir des dizaines de lettres enflammées de la part de fans… Les photos volées et les tentatives d’interview deviendront la norme.

En 1988, sous la pression générale, EMI finit par sortir Opel. Plus qu’un troisième album perdu, il s’agit plutôt d’un parfait compagnon à The Madcap Laughs et Barrett.

On y retrouve des versions plus personnelles de morceaux déjà présents sur les albums studio comme "Rats" ou "Wined And Dined", Syd ne s’y accompagnant qu’à la guitare ou l’étrange "Clowns And Jugglers", futur "Octopus", gravée en compagnie de 3 membres de SOFT MACHINE. Les moutures alternatives de "Late Night", instrumentale, ou de "Gigolo Hunt", au chant pas toujours en place, sont aussi bonnes et digne d’intérêt.

On découvre également des prises ou démos inédites, plus ou moins intéressantes. "Opel", écartée de The Madcap Laughs au dernier moment pour une raison inconnue, est un de ces moments décisifs. Toujours cette impression d’être à la limite, ces accords introductifs plaqués de manière hésitante, cette guitare presque gratouillée. Un aspect à fleur de peau matérialisé par ce chant fragile qui traverse un refrain final hanté. "Je m’en vais". On assiste peut-être déjà à la description réaliste et crue de sa propre chute par Syd, un glissement inexorable vers le crépuscule.

On remarquera aussi le puzzle ésotérique "Word Song", l’aérien "Birdie Hop" ou deux pistes gravées lors de la toute première séance de Madcap et abandonnées ensuite. Le blues complètement cramé plein d’overdubs de "Swan Lee", bien meilleur que "Maisie" et l’improvisation "Lanky (Part 1)", titre aventureux au personnel incertain, comme une réminiscence d'"Interstellar Overdrive", résidu d’une époque désormais révolue où tous les rêves étaient alors permis.

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- Syd Barrett (chant, guitare)
- Robert Wyatt (batterie sur clowns and jugglers)
- Mike Ratledge (orgue sur clowns and jugglers)
- Hugh Hopper (basse sur clowns and jugglers)


1. Opel
2. Clowns And Jugglers
3. Rats
4. Golden Hair
5. Dolly Rocker
6. Word Song
7. Wined And Dined
8. Swan Lee (silas Lang)
9. Birdie Hop
10. Let's Split
11. Lanky (part One)
12. Wouldn't You Miss Me (dark Globe)
13. Milky Way
14. Golden Hair
15. Gigolo Hunt (take 9)
16. It Is Obvious (take 3)
17. It Is Obvious (take 5)
18. Clowns And Jugglers (take 1)
19. Late Night (take 2)
20. Effervescing Elephant (take 2)



             



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