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MUSIQUE CONTEMPORAINE  |  REMIX/ARRANG.

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B.O JEUX-VIDEO

1991 Streets Of Rage
1992 Streets Of Rage II

REMIX/ARRANG.

1991 Actraiser Symphonic Suite
 

- Style : Koichi Sugiyama
- Membre : Divers Jeux Video

Yuzo KOSHIRO - Actraiser Symphonic Suite (1991)
Par RAPHAEL BADAWI le 18 Septembre 2007          Consultée 4876 fois

Vous êtes un rigoriste hypersceptique en ce qui concerne les musiques de jeux vidéos. On a essayé de vous convaincre mais Koji Kondo avait trop peu de grandeur et d'exigence pour vous. Il y a cependant une suite pour orchestre qui saura probablement vous convaincre : celle tirée de la musique d'Actraiser. Jeu à succès de la Super NES sorti en 1991, bénificiant d'un score orchestral synthétique de Yuzo Koshiro (auteur des musiques de Street Fighter et, plus tard, de Shenmue) et qui verra, dans un souci commercial de concurrencer Sugiyama, quelques mois après sa sortie, débouler son arrangement pour orchestre symphonique un 21 septembre. L'oeuvre est depuis devenue introuvable et le moindre exemplaire est extrêmement dispendieux.

Parlons de la musique. L'enregistrement fait très mal. L'orchestre est restreint et manque de puissance en considération de la musique jouée, le mixage émousse les cordes, atténue des bois qui étaient déjà forts lénifiants, et - mordicus ! - affûte les cuivres d'une façon qui devrait être illégale. Ça commence très mal. Heureusement, le thème d'ouverture, avec sa célèbre descente chromatique et son ostinato rythmique, est diablement efficace. L'oeuvre alterne entre des pièces complexes semi-dialoguées, frénétiques, soutenant les faits d'armes, des pièces mélodiques néo-classiques et des intermizzos. Les intermizzos sont ces pièces de quelques secondes présentant la même complainte, deux fois à la harpe et une fois aux cuivres, mais quelle mélopée ! Une lippée en si bémol majeur absolument onctueuse.

Commençons par les pièces complexes, le premier croquignol dira "çapueçadissone". Mais notre connaisseur spartiate du début, lui, a saisi la chose : la composition est fournie, abondante, et une amplitude jusqu'alors inédite dans ce domaine en ressort. Par exemple, le début de Pyramid avec ses trombones, ah, des trombones ! L'instrument qu'on n'entend jamais qu'épisodiquement chez Nobuo ou Sugiyama, le voilà enfin, avec l'ostentation qu'il mérite ! Et cette fin, ces bois qui caressent le pavillon, ces cuivres légers qui viennent les soutenir doucement et ces cordes accortes, ah, qui subliment l'ensemble ! Ensemble d'ailleurs digne d'un Joe Hisaishi au meilleur de sa forme. Ou encore la tension, l'haleine lourde, les grosses montées en péplum façon Cléopatre faisant pétiller cette tension en artifices pesants - un All over the world efficace et cohérent. The Best Appears offre des conversations cuivrées cinématographiques et une Borée tempêtée, avec grondements en option.

Les pièces néo-classiques sont magnifiques. Le Fillmore reprend un BWV de Bach (je n'ai pas retenu le numéro), et enchaîne sur un thème épique et pondéré, le morceau lui-même étant joué uniquement par des cordes. Et surtout, surtout, ce Birth of the people, ce thème repris de l'intermizzo, montant sur un hautbois fabuleux, et explosant en une envolée néo-baroque ressemblant à s'y méprendre au Malade imaginaire de Charpentier qui vraiment, vraiment, a changé ma vie, et cette seconde partie sur le thème poignant du marin disparu dans le jeu, mélancolique sans être élégiaque. Et le morceau final enfin, qui effectue le syncrétisme des pièces néo-classiques et complexes, avec assez de finesse pour échapper à l'ambiance fanfare et enchaîner des progressions belles à en tomber de joie. Et ensuite, ensuite ben, c'est déjà fini. Une demi-heure, c'est court...

mais tellement intense. Deux failles énormes, l'enregistrement d'une part, la concision d'autre part. C'est que cette bouchée royale ouvre l'appétit, et je suis particulièrement glouton ! Deux failles énormes qui n'empêchent pas de poser sur cette envolée les lauriers de plus belle suite symphonique adaptée d'une musique de jeux vidéos. Tout simplement.

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   RAPHAEL BADAWI

 
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- Yuzo Koshiro (composition, arrangement)


1. Opening Bloodpool
2. Intermizzo
3. Fillmore
4. Intermizzo Ii
5. All Over The World
6. Intermizzo Iii
7. Pyramid
8. Birth Of The People
9. The Best Appears
10. Peaceful World



             



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