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VARIÉTÉ INTERNATIONALE  |  B.O FILM/SERIE

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- Membre : Bande Originale De Film
- Style + Membre : John Barry , Michael Kamen & Orbital , David Arnold And Michael Price, Thomas Newman, Hans Zimmer

JAMES BOND - Meurs Un Autre Jour (david Arnold) (2002)
Par MARCO STIVELL le 10 Septembre 2021          Consultée 965 fois

AVERTISSEMENT : cette chronique de bande originale de film est également susceptible de contenir des révélations sur le film

Le vilain petit canard ! Au début des années 2000, les retours de vieilles sagas au cinéma, que ce soit Star Wars (L'Attaque des Clones), Indiana Jones ou le quatrième (et dernier) James Bond avec Pierce Brosnan, ont bien du mal à convaincre. Pendant ce temps, Matrix (des ex-frères, aujourd'hui soeurs Wachowski) a bien marqué les esprits. Cependant, à le revoir, Die Another Day/Meurs un Autre Jour est clairement en dents de scie : le pas loin du pire de James Bond y côtoie le presque meilleur. Un déséquilibre d'autant plus regrettable qu'il s'agit de fêter en bonne et due forme les 40 ans de la saga.

C'est un très bon film de guerre froide 'parallèle', à savoir que les Russes ne sont pas concernés et c'est pratiquement pareil pour les Américains, en dehors de quelques dirigeants de forces armées (dont l'amiral Falco, joué par Michael Madsen). L'intrigue veut que Brosnan/Bond se déplace à Cuba et même en Corée du Nord avec une très bonne séquence pré-générique. Bien évidemment, cela n'a pas été tourné dans 'le pays le plus fermé du monde', mais en Cornouailles, et aussi à Hawaïï. Pour le reste, on navigue entre l'Angleterre et les terres glacées de l'Islande (avec des scènes de courses-poursuites prises également en Norvège continentale ainsi qu'au Svalbard).

Si, au niveau décor, les choses sont faites en grand, avec la scène de Cuba pour ramener un peu le soleil des tropiques perdu depuis GoldenEye, on vit un peu mal le passage à la caméra numérique, les textures froides. Sans oublier les quelques ralentis dispensables suivis d'arrêts sur image directement inspirés de Matrix, le seul que l'on peut apprécier étant celui de la scène de réalité virtuelle pour Bond avec John Cleese/Q qui apparaît d'un seul coup. La même idée de scène version Moneypenny à la fin est pour le moins croustillante, un joli bouquet final et sensuel pour l'actrice Samantha Bond qui a tenu dignement son rôle comme Brosnan l'a fait pour le sien. Et il continuera d'en faire d'autres ensuite, dans d'autres styles Mamma Mia!, The Ghost Writer, Le Pic de Dante.

En revanche, de façon très étrange, c'est le seul film de James Bond où on peut fort bien (c'est mon cas) n'adhérer à aucun acteur et personnage 'nouveau'. En dehors du principal intéressé, de Moneypenny, bien sûr Judi Dench en M et John Cleese en Q pour la dernière fois lui aussi, tous les autres sont vraiment soit mal choisis, soit irritants. Je n'aime que fort peu les James Bond girls Halle Berry/'Jinx' Johnson (dire que Salma Hayek avait été envisagée !) et Rosamund Pike/Miranda Frost. Rick Yune en Zao et Toby Stephens en Gustav Graves feraient une paire de méchants meilleure avec des acteurs mieux choisis et des looks différents. Seul l'acteur hongkongais et singapourien Kenneth Tsang, très connu dans cette partie du monde, tire son épingle du jeu en général Moon, pour le peu de fois où on le voit.

Et donc, dans ce qu'il faut retenir en bien et sans ombrage, outre les scènes en Corée du Nord au début puis à Cuba, il y a le duel d'escrime fou furieux entre Brosnan/Bond et Stephens/Grave dans le club, qui les fait passer du fleuret au sabre et enfin à l'épée plus ancienne des chevaliers, une idée brillante ! En Islande, au contraire, et à la fin dans l'avion, en sus des problèmes de casting, c'est difficile d'adhérer vraiment à la réalisation ou de ne pas ressentir l'effet 'bling-bling'. Comme ses trois prédécesseurs, le réalisateur Lee Tamahori se limite à un seul effort. La paire de scénaristes Neal Purvis et Robert Wade, si efficace sur l'opus précédent The World is Not Enough/Le Monde Ne Suffit Pas (1999), obtient par la suite de meilleurs fruits de son travail avec la parodie Johnny English (Rowan Atkinson alias 'Mr Bean' mis en lumière, sachant qu'il avait commencé au cinéma grâce à James Bond en 1983 !) ainsi que tous les films futurs avec Daniel Craig.

Le meilleur, dans tout cela et le plus constant, c'est la bande originale, très clairement. Notez toutefois que j'exclus totalement les deux génériques parce qu'ils ne sont aucunement le fait de David ARNOLD. Pour dire, c'est une (première ?) B.O de James Bond qui n'emploie jamais les mélodies de la chanson au cours des deux heures et quelques habituelles, et on comprend pourquoi.

Comment ont-ils pu se rater à ce point ? Oui d'accord, le renouvellement, par principe, c'est bien, mais il y a des choses avec lesquelles on ne rigole pas. Les chansons de James Bond étaient jusque là souvent dans un style ballade soul, ou alors pop-rock plus ou moins accordé à son temps. Certaines ambiances faisaient qu'on pouvait trouver une homogénéité d'un film à l'autre, d'une décennie à l'autre. D'autres s'en écartaient un peu mais sonnaient juste (DURAN DURAN, A-HA) par l'effet de brillance musicale.

MADONNA n'y est pas. Pas du tout ! La même MADONNA qui avait sorti de si bons tubes dans les années 80, de si bons albums dans les années 90 (Erotica, Ray of Light). Celle qui chantait si bien et avec délicatesse (faits doublement rares chez elle) le délicieux "Frozen" cinq ans plus tôt est, une fois l'an 2000 passée, tombée dans les travers qu'elle aurait pourtant pu éviter. Mais non, avec Music, elle a compris que pour durer à cette nouvelle époque, il fallait non seulement être toujours plus branché, mais qu'en plus et en ajoutant tout ce qui tient au 'sans complexe', le dégueulasse avait de beaux jours devant lui en terme de succès.

Et "Die Another Day" est dégueulasse. Dégoulinant d'Auto-Tune, sauf pour deux couplets (ouf, un peu d'humanité) et de surcroît pour une absence totale de refrain inspiré et de mélodie séduisante, production pop/r'n'b/électro/synthés bloubloub basique concoctée par son nouveau mentor Mirwais Ahmazaï alias Mirwais Stass, le Suisse ancien membre de TAXI GIRL. Les évocations de Sigmund Freud ou de la Kabbale dans les paroles n'y changent rien. L'introduction du "London Calling" des CLASH pour la scène-retour de 007 au bercail n'était pas très utile, mais au moins, on sent la différence de qualité avec cette 'chose' !

Les seuls points positifs à en retire sont l'envie de caler le rythme sur les scènes de torture de Bond en Corée du Nord, mélangées de façon splendide par Daniel Kleinman avec le ton du générique habituel. On peut aussi parler des cordes arrangées par le français Michel Colombier, mais leur apport demeure limité pour elles aussi et on a déjà connu cet excellent musicien plus inspiré. Une erreur de parcours pure et simple, et que le "dirty Vegas remix", proposé en générique de fin, ne rattrape guère. Quand on pense que MADONNA a même décroché une apparition dans le film – maître d'escrime habillée de façon provocante mais qui dit ne pas aimer les 'combats de coqs' -, il y a de quoi être agacé !

Le reste de la B.O, en revanche, est à l'avenant, même si David ARNOLD force beaucoup sur les reprises du "James Bond Theme" durant les premiers morceaux et à toutes les sauces. Pour le premier de ceux-ci, il convie même le DJ trance Paul OAKENFOLD, auparavant star d'Ibiza et qui connaît alors une renommée internationale. Malgré les sons branchouilles, l'effort est plutôt concluant avec de multiples sons de guitares (y compris l'original de Monty NORMAN) et un très bel effet mélangeant ternaire jazzy et rythme électro binaire sur le final. "On the Beach" est tout aussi remarquable pour le travail sur les déformations du thème, dans une ambiance plus tribale ou militaire, orientale aussi parfois et pleine de faux départs. Avec frénésie, tout cela se poursuit sur "Hovercraft Chase" où ARNOLD souhaite même faire sonner l'orchestre électro lui-même !

La grande nouveauté, ce sont les voix 'russes' qui donnent un air d'opéra à l'ensemble et densifient encore le tout. Dès le quatrième morceau, elles se mêlent à l'ensemble électro/world/symphonique avec bonheur, avant de revenir de plus belle sur "Icarus", marche qui donne son heure de gloire au méchant Stephens/Graves lors de la présentation de son projet fou en Islande (ce film est d'ailleurs lui aussi une histoire d'espace et de diamants). Par écho à l'apparition de Natacha ATLAS sur un morceau du film précédent, on entend aussi une voix féminine perse ou maghrébine se promener sur une partie du long "Antonov".

Et à côté, là où cette B.O marque en termes positifs, c'est dans son agencement que l'on remarque mieux sur disque. Trois premiers morceaux similaires, très belle accalmie planante à la fin de "Some Kind of Hero?", puis section plus traditionnelle avec la salsa "Welcome to Cuba" ainsi que les romances musicales dédiées à la rencontre de Brosnan/Bond et de Berry/'Jinx' Johnson, ensuite remontée électro progressive avec "A Touch of Frost" et ses beats hip-hop sombres (beaux sons de cymbales, contrairement au rap des années 2010). "Whiteout" et "Iced Inc." renouent avec 007 en musique en étant tout aussi fiévreux et inspirés, usant même de l'effet 'coupures' du montage cinéma mais au niveau sonore.

La suite de bravoure appelée "Antonov" qui dépasse les onze minutes se distingue dès le début par ses cuivres sombres, sa flûte en bambou (belle marque trad' avec "Welcome to Cuba", le hammered dulcimer de "Some Kind of Hero?"). La voix féminine orientale succède magistralement aux voix 'russes' déjà mentionnées et l'orchestre, soumis ou non aux beats, réussit à être plus palpitant et moins éprouvant que la scène de bagarres finales, masculines comme féminines dans l'avion en feu. Fait de sections courtes et rarement répétées, "Antonov" conclut magistralement la B.O, tout comme le bref "Going Down Together" qui illustre à merveille la scène de romance entre James et Jinx avec une variation très hollywoodienne de 007 (superbe) et tout en rendant les plages du Pays de Galles pour le moins paradisiaques. Merci, Pierce.

4/5 pour David ARNOLD, 0/5 pour MADONNA.

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Dans les bureaux du MI6, à Londres :
« Que le diable vous emporte 007 ! beugla Q. Pourriez-vous me dire pourquoi il faut que je vous trouve encore en train d'envahir mon bureau en mon absence et de tester mes lunettes de réalité virtuelle ? Hmm ?
-Eh bien, cela me donne plusieurs plaisirs. Pour commencer, je peux enfin vous faire disparaître !
-Bougre de garnement !
-Ensuite, je peux exploser la nouvelle Aston Martin contre les parois de glace.
-Mais vous l'avez déjà fait !
-J'aime le refaire ! Enfin, je peux approcher Moneypenny...
-Ah, pauvre petite ! Cruel satyre que vous êtes de l'ignorer ainsi !
-Pour rappel Q, il y a sept ans de cela, elle m'a éconduit encore plus en me parlant d'un homme avec qui elle sortait.
-Elle ne le voit peut-être plus, et puis vous ne vous gênez pas vous !
-Certes non. Dernier plaisir, je peux torturer le maître d'escrime, cette blonde pimbêche, en serrant plus fort encore son corset, en lui liant les mains et en la plongeant dans un bain de glace. Tout ce qu'elle mérite !
-Vous n'êtes qu'un irrécupérable suppôt du marquis de Sade !
-N'est-ce pas ce que voulait mon créateur, d'une certaine façon ? N'est-ce pas le propos subtil du film, quand je suis emprisonné en Corée du Nord ? Allons Q, j'arrête de vous asticoter : pour cette fois, je n'ai pas utilisé votre truc et n'ai fait que vous attendre !
-Tout ça pour ça, soupira Q, de bonne guerre. »

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   MARCO STIVELL

 
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- David Arnold (compositions, orchestrations)
- Madonna (chant, composition)


1. Die Another Day
2. James Bond Theme (bond Vs. Oakenfold)
3. On The Beach
4. Hovercraft Chase
5. Some Kind Of Hero?
6. Welcome To Cuba
7. Jinx Jordan
8. Jinx & James
9. A Touch Of Frost
10. Icarus
11. Laser Fight
12. Whiteout
13. Iced Inc.
14. Antonov
15. Going Down Together



             



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