Recherche avancée       Liste groupes



      
BLUES BOOGIE ROCK  |  STUDIO

Commentaires (1)
L' auteur
Acheter Cet Album
 



George THOROGOOD AND THE DESTROYERS - Maverick (1985)
Par LE KINGBEE le 9 Mai 2022          Consultée 793 fois

A la tête des DESTROYERS, George THOROGOOD draine toujours les foules sans avoir changé d’orientation une seule fois depuis ses débuts. Le guitariste est annoncé cet été en Europe où il devrait se produire 23 fois. Si la Perfide Albion se taille la plus grosse part du gâteau avec pas moins de sept concerts, l’Hexagone lui servira de terre d’accueil à deux reprises (Bataclan et Festival de la Guitare à Saint Julien).

Sous contrat avec EMI US depuis 1982, Thorogood enregistre en 1984 son sixième album studio. On notera que sur son site, George ne tient pas compte de "Better Than The Rest" édité par la MCA en 1979 suite à un différent contractuel. Quoi de changé depuis ses disques précédents ? Strictement rien et dites-vous qu’il en sera de même pendant les quatre décennies qui suivront. Fidèle à ses principes, George se produit à 90% avec les mêmes musiciens, ce qui permet de grossir la cohésion et la complicité du band. Musicalement, le guitariste propose une mixture de Blues et de Boogie Rock, un registre dont les bikers et les amateurs de Blues restent friands depuis les débuts du natif de Wilmington. En bref, Thorogood est un gars qui se fiche des modes, des tendances et des diktats des maisons de disques. Alors que sur les ondes, Ray Parker Jr. triomphe avec "Ghostbuster", que Lionel RICHIE capitalise sur "Say You, Say Me" et que le collectif USA For Africa s’offre un carton avec "We Are The World", George continue à jouer son répertoire contre vents et marrées. Thorogood n’est pas dupe des modes ni des desseins des grosses maisons de disques qui n’ont souvent qu’un seul objectif, celui du revenu sur capital. Certains ne pourront qu’apprécier le titre de l’album, "Maverick" étant traduisible par franc-tireur ou non-conforme.

Sorti en janvier 85, "Maverick" propose onze titres dont quatre compos. Si le visage de Thorogood apparait sur la pochette avant, le visuel dorsal n’oublie pas de faire figurer les DESTROYERS, avec les fidèles Jeff Simon aux baguettes, le bassiste Billy Blough auxquels se joint le saxophoniste Hank "Hurricane" Carter, une solide équipe rodée depuis de longues années sur les scènes du monde entier. Alors que la majorité des productions US mise sur la surenchère, ce nouvel album parvient quelque peu à échapper aux injonctions musicales de sa décennie, Terry Manning étant partie prenante à la production mais aussi derrière les consoles, lieu où cet ancien ingé-son de la Stax et des studios Ardent excelle.

Le disque part au quart de tour avec "Gear Jammer", un boogie Rock patiné de slide et d’envolées de sax ravageur, un titre dédié aux courses automobiles illégales et aux brouilleurs de radar. Les paroles nous entrainent derechef dans une folle farandole : "Running my rig around ninety-five-Rockin' and rollin' in overdrive - It's the midnight ride for the gear jammer". On comprend mieux pourquoi le guitariste est devenu l’une des idoles du circuit biker et de tout un panel de gens se réclamant rebelles. Si la cadence diminue sur "I Drink Alone", la tension est toujours aussi palpable, un titre sur l’addiction à la boisson et l’isolement, deux thématiques interchangeables dans le registre du Blues. Troisième compo avec "Long Gone" un Boogie Rock fiévreux nous contant l’histoire d’un type menaçant sa belle de quitter leur nid douillet. L’allure baisse d’un cran avec "Woman With The Blues" un Swamp désenchanté évoquant la dépression féminine avec comme seul remède l’amour.

Grand succès du Johnny Otis Show, "Willie And The Hand Jive" avec son beat à la Bo DIDDLEY connaitra de multiples sauces, parfois fort mal accommodées (Jo Ann Campbell, CLAPTON, NEW RIDERS OF THE PURPLE SAGE), George imprime au morceau une cadence infernale reprenant le Bo Diddley Beat et son rythme de clave, sous un nappage de slide et d’un sax aux influences voodoo. Changement de cap et détour vers la Nouvelle Orléans avec "What A Price" titre mineur de Fats DOMINO coécrit avec le Révérend Jack Charles Jessup. En réalité, le chanteur Jimmy Donley revendait ses droits au prédicateur qui lui donnait du cash, Donley étant en instance de divorce. Les premiers couplets sont assez évocateurs : "Oh what a price I had to pay - For loving you, you, you - I bought a house, a diamond ring - I had to give up everything… ". L’éternelle histoire du gars qui vient de se faire plaquer, sans qu’il y soit pour quelque chose.

Enregistré par Carl PERKINS, "Dixie Fried" faisait figure d’un honnête Honky Tonk figurant en face B d’un single Sun ; la chanson se retrouve boostée à fond la caisse, le Tonk d’hier devenant un fougueux Boogie actuel. Du Boogie, il en est encore question avec "Crawling King Snake", grand classique de John Lee HOOKER inspiré d’un Delta Blues de Big Joe Williams. Délivré en hyper roots, on se délecte sur ce rythme aussi squelettique que primaire avec cette histoire de serpent rampant vers la tanière d'une belle infidèle. Un titre toujours d’actualité, les BLACK KEYS l’ayant repris dans leur dernier opus. George rend hommage à l’une de ses idoles combinant "Memphis Tennessee" et sa proche variante "Little Marie" de Chuck BERRY. Autre emprunt à Berry avec "Go Go Go" un inusité sans grand intérêt. George prend l’auditeur à contrepied en s’attaquant à "The Ballad Of Maverick", une Western song figurant au générique de la série télé "Maverick" *, nous contant les déboires d’une famille de joueurs de Poker avec James Garner. Probablement un titre qui a marqué son enfance et qui termine le disque sur une bonne note. L’ombre de Johnny Horton semble planer sur cette dernière piste.

Hormis les deux reprises de Chuck BERRY, l’une étant archi rabâchée tandis que l’autre ne casse pas trois pattes à un canard, il n’y a pas grand-chose à reprocher à cet album. Les Boogies sont toujours entrainants, alors que les Blues diversifient la palette sonore des Destroyers. On ressent à travers ces différents titres une grande complicité et une énergie communicative.

*D’abord série télé de 124 épisodes inédite en France, "Maverick" fera l’objet d’un film de Richard Donner avec Mel Gibson et Jody Foster, tandis que James Garner reprenait cette fois un autre rôle celui d’un sheriff accessoirement paternel de Gibson.

A lire aussi en BLUES par LE KINGBEE :


SAVOY BROWN
Street Corner Talking (1971)
Peut être le meilleur disque du groupe!




Muddy WATERS
The Montreux Years (2021)
Un must du chicago blues 70's


Marquez et partagez





 
   LE KINGBEE

 
  N/A



- George Thorogood (chant, guitare)
- Billy Blough (basse)
- Jeff Simon (batterie)
- Hank 'hurricane' Carter (saxophone, choeurs)


1. Gear Jammer
2. I Drink Alone
3. Willie And The Hand Jive
4. What A Price
5. Long Gone
6. Dixie Fried
7. Crawling King Snake
8. Memphis / Marie
9. Woman With The Blues
10. Go Go Go
11. The Ballad Of Maverick



             



1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod