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Kim CARNES - Voyeur (1982)
Par MARCO STIVELL le 14 Août 2022          Consultée 690 fois

Difficile de réitérer un succès (sans parler de l'augmenter), impossible parfois. C'est ce qui arrive à Kim CARNES pour la suite de sa carrière, et on peut le dire en s'avançant, sur toute la longueur. Malgré un groupe bien en place, une identité musicale fortement marquée par son époque sans renier le rock, entre ULTRAVOX et ALAN PARSONS PROJECT, cités par la dame comme influences principales, l'album Voyeur, toujours entre les mains du producteur Val Garay et enregistré aux studios Record One, marque le début d'un déclin populaire plus ou moins lent ; certains diraient artistique.

On le remarque dès le premier morceau, l'éponyme, le sorcier Bill Cuomo n'est pas prêt de restreindre sa palette de synthétiseurs, bien au contraire ! Épaulé par Duane Hitchings et Steve Goldstein, il s'en donne à coeur joie, les sons des appareils polyphoniques se mêlent à celui de la boîte à rythmes Oberheim programmée par Craig Kampf, et mis à part les guitares, il s'agit bien là de la majeure partie de l'instrumentation de ce disque. La basse est occasionnelle comme le saxophone, la batterie absente la moitié du temps. Quand Kim CARNES disait vouloir continuer de marier la six-cordes rock et les synthés, il fallait bien la prendre au mot, même si les sacrifices implicites au départ n'en sont que plus représentatifs !

Deux titres ont été enregistrés un peu à part, tout de même. Si la mignonne "Breakin' Away from Sanity" ne sonne pas comme les autres, c'est uniquement parce que la chanteuse ne savait pas comment se placer convenablement sur l'ensemble musical d'origine. Un beau matin, elle se met au piano, et bien plus tard, des choeurs d'enfants sont ajoutés. L'arrangement est signé Jimmie Haskell, collaborateur de diverses sommités américaines comme Elvis PRESLEY, les EVERLY BROTHERS, STEELY DAN, Billy JOEL ou bien Sheryl CROW. L'autre titre rebelle, c'est "Take It on the Chin", petit bijou de pop sautillante où Kim CARNES, chantant haut, en douceur, bidouille elle-même le synthétiseur ARP, seule. Et c'est bien dommage qu'elle n'ait pas récidivé !

Par contre, "Voyeur", c'est de la grosse machinerie pure et un single courageux parlant des violences familiales, conjugales, etc., hélas pas mémorable pour autant. Les nappes emphatiques, le ton cyber-rock, la guitare de Waddy Watchel qui remonte un peu plus loin, passe encore, mais l'efficacité est contestable, tout comme la formule femme au chant + choeurs masculins sur le refrain qui va vite s'avérer lourde sur ce disque. Kim CARNES a beau y aller de son timbre le plus charmeur sur "Merc Man" ou "Say You Don't Know Me", avec le sax de Jerry Peterson en soutien pour cette dernière, ce n'est pas beaucoup plus reluisant.

Le début d'album offre quelques pointes de lumière avec le slow nostalgique "Does It Make You Remember" et le final sans paroles de l'oppressant "Looker", avec un master Watchel très lyrique. Il faut cependant attendre la fin de l'album pour retrouver un son plus rock, avec "Thrill of the Grill" et son escapade country au moment des refrains, ainsi que "The Arrangement", malgré un refrain beaucoup trop basique hélas. Tout n'est pas à mettre sur le compte de la 80's attitude et des synthétiseurs donc, si jamais on trouve ce disque médiocre.

À mon sens il est un peu mieux que décrit, bien que cela reste loin de ce que CARNES en disait à l'époque, le jugeant de meilleure facture que Mistaken Identity, et même s'il n'y a que deux titres très forts pour le coup : outre "Take It on the Chin", il s'agit de "Undertow", et pas seulement parce qu'une merveille de GENESIS en chanson possède le même nom. L'effet pop-blues moderne réussi, aussi rugueux que plaintif, avec une mélodie porteuse et un bon dosage de claviers, Vocoder en prime pour un court passage, c'était possible, et ce titre en est le meilleur exemple !

L'album n'obtient que la 50ème place au Billboard US, marchant plutôt pas mal aux Pays-Bas et certains pays scandinaves, ainsi que dans les grands pays d'Océanie. On est loin des records de l'année précédente, mais pas de quoi ralentir l'activité de la Californienne pour le moment !

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   MARCO STIVELL

 
  N/A



- Kim Carnes (chant, choeurs, synthétiseur arp)
- Waddy Wachtel (guitares, basse, choeurs)
- Josh Leo (guitares, choeurs)
- Duane Hitchings (synthétiseurs, choeurs)
- Bill Cuomo (synthétiseurs, choeurs, piano)
- Craig Krampf (batterie, programmations, percussions)
- Dave Ellingson, Daniel Moore (choeurs)
- Craig Hull (guitare électrique)
- Steve Goldstein (claviers, orgue, choeurs)
- Bryan Garofalo (basse, choeurs)
- F. Bob Getter (contrebasse, choeurs)
- M.l. Benoit (percussions)
- Jerry Peterson (saxophone)
- Martha Davis (choeurs)
- Jimmie Haskell (arrangement chorale d'enfants)


1. Voyeur
2. Looker
3. Say You Don't Know Me
4. Does It Make You Remember
5. Breakin' Away From Sanity
6. Undertow
7. Merc Man
8. The Arrangement
9. Thrill Of The Grill
10. Take It On The Chin



             



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