Son excellent premier album, Amir, nous avait fait découvrir un chanteur à la voix angélique et émouvante. Une pandémie mondiale et le service après vente de ce magnifique opus ont eu pour conséquence de retarder la sortie de son successeur, le très attendu Sahar. Une attente tout à fait excusable au regard de la teneur de celui-ci. En effet, le compositeur-chanteur belge confirme tout le bien que l’on pouvait déjà penser de lui.

Dès le splendide "The Longing", nous replongeons dans ses ambiances éthérées, cette voix tout en douceur qui semble émerger de territoires irréels, et cette sobriété dans les arrangements. On pourrait évoquer un Jeff BUCKLEY délesté de ses tentations Rock, ou bien un RADIOHEAD dans ses périodes les plus vaporeuses. Avouez qu’il y a bien pire comme référence ! Pour mémoire, Colin Greenwood, le bassiste de RADIOHEAD, collabore avec TAMINO depuis son premier album. Il en résulte un disque sensible et maitrisé de bout en bout. Avec toujours ces ambiances légères et vaporeuses.Tout au plus peut-on trouver quelques petites touches de Pop Rock sur
"Fascination" et un côté un peu Folk à "Cinnamon" et à "My Dearest Friend and Enemy".

Mais cela ne remet pas en cause l’homogénéité d’un album qui nous transporte sans peine dans des paysages brumeux et féériques. Comme cela était parfois le cas avec Jeff BUCKLEY, il se dégage de l’ensemble un côté quasi mystique. Il faut dire que la sobriété extrême des arrangements et de l’orchestration et la magnifique voix de Tamino se combinent à merveille pour nous donner la chair de poule et nous faire rêver. Il alterne les passages où il recourt à une voix de tête et ceux où son chant se fait plus grave et sombre. La maitrise est telle que, même lorsqu’il introduit des éléments qui pourraient sembler étrangers à son univers musical, TAMINO parvient à imposer sa patte, sa sensibilité. C’est ainsi le cas sur "SunFlower", dans lequel il partage le chant avec sa compatriote ANGELE. Celle-ci parvient, en effet, à parfaitement à se fondre dans l’univers musical propre à TAMINO.

Inutile d’en dire plus, tout comme son prédécesseur, ce disque est tout simplement d’une beauté à couper le souffle.
Un très beau voyage que je vous invite chaudement à parcourir.