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Tracy CHAPMAN - Let It Rain (2002)
Par DERWIJES le 3 Février 2023          Consultée 837 fois

Let It Rain est le sixième album de Tracy CHAPMAN, sorti deux ans après son prédécesseur Telling Stories.Pour ce nouvel effort la musicienne, toujours fidèle à son label Elektra qui le lui rend bien en lui laissant carte blanche pour composer les disques comme elle l'entend, s'est tournée vers le grand ami de PJ HARVEY John PARISH pour assurer la production. Un choix judicieux qui lui permet de s'assurer de bénéficier des talents considérables du monsieur qui apporte à sa musique une production léchée installant sa textes et ses mélodies dans un cadre chaleureux et voluptueux. Il fallait au moins cela car si Let It Rain est la continuation logique de Telling Stories il est surtout l'album le plus sombre de Tracy Chapman, et peut-être son moins accessible. Il s'en dégage une certaine tristesse et une mélancolie qui peut-être quelque peu rebutante pendant la première écoute, surtout lors de la seconde moitié disque. Une ou deux écoutes supplémentaires pourront être nécessaires pour l'apprécier à sa juste valeur.

Pourtant les rares interviews qu'elle a accordé pour lors de sa sortie ne révèle pas une artiste en souffrance. Comme toujours elle fait de son mieux pour éluder les questions où y répondre le plus succinctement possible et comme elle le dit elle-même, sa musique a naturellement pris une teinte plus sombre au fur et à mesure qu'elle écrivait les textes. Difficile en même temps pour une artiste Afro-Américaine engagée d'être optimiste en 2002...

Tracy Chapman se repose rarement sur les mêmes musiciens mais s'entoure toujours des meilleurs. Pour Let It Rain la liste est aussi longue que d'habitude mais citons tout de même la présence de quelques beaux tels que Greg Leisz, musicien spécialiste de la guitare et de ses cousines ayant travaillé avec Joni MITCHELL et K.D. LANG entre autres, le batteur Joey Waronker qui a travaillé pour R.E.M. sur les albums Up et Reveal, le guitariste Steve HUNTER que l'on peut entendre sur les premiers albums d'Alice COOPER et le Live Animal de Lou REED, ou encore le violoncelle de Matthew BRUBECK, fils d'un pianiste de jazz complètement inconnu.

Sur 12 pistes (17 en comptant les cinq morceaux live rajoutés par le CD bonus du Tour Edition de l'album) elle égrène des textes plus introspectifs que jamais. Si l'album à une atmosphère assez sombre le résultat final est plutôt en demi-teinte, alternant avec des ballades romantiques déprimantes mais finalement peu marquantes comme "Let It Rain", "Broken" et "In the Dark" et les sommets d'excellence que sont "Another Sun", "You're the One" et "Almost", plus rythmés et construits autour du trio "mélodie discrète/refrain entêtant/chant absolument parfait" qui lui va si bien ! Entre les deux se trouvent "Hard-Wired", "I Am Yours" et "Say Hallelujah", les fillers que l'on est tentés de zapper dès qu'on écoute l'album. Aucuns de ces morceaux ne sont à même de faire rougir de honte leur auteure, même si l'instrumental "Over In Love", très court et très discret au point d'en être quasiment inaudible n'apporte rien à l'ensemble.

Pourrait-on dire que Let It Rain est décevant ? Si il n'aura qu'un succès moyen mais confortable aux Etats-Unis (25ème place des meilleures ventes) c'est comme toujours l'Europe qui lui réservera un meilleur accueil : disque d'argent au Royaume-Uni, disque d'or en Suisse et en Autriche, et deux fois disque d'or en France, c'est d'ailleurs chez nous qu'il montera le plus haut, 3ème place des ventes, restant 36 semaines dans le classement, vive la France !

Non, plutôt que décevant il apparaît comme inévitable. Avec le bénéfice du recul il apparaît qu'avec son prédécesseur Telling Stories et son successeur Where You Live il forme une trilogie (voire même une quadrilogie si l'on considère que Our Bright Future en est l'épilogue) et en tant que tel il occupe la place difficile de la suite qui se doit d'être plus sombre, la descente avant de remonter glorieusement pour le dernier acte. Bien qu'imparfait il n'en demeure pas moins doté de morceaux d'exception et surtout d'une production remarquable, peut-être la meilleure dont a pu bénéficier la chanteuse.

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   DERWIJES

 
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- Tracy Chapman (guitares, basse, clarinette)
- Jeremy Cohen, Carla Kihlstedt (violons)
- Linda Ghidossi De Luca (alto)
- Joe Gore (guitares, piano, claviers)
- Steve Hunter (guitare électrique)
- Greg Leisz (dobro, pedal steel guitar)
- John Parish (guitare acoustique, basse, percussions, chœurs)
- Andy Stoller (basse)
- Larry Taylor (contrebasse)
- Jeanie Tracy (chœurs)
- Joey Waronker (percussions, batterie, tambourin, cajón)
- Patrick Warren (orgue, piano, accordéon, claviers, piano bastringu)


1. Let It Rain
2. Another Sun
3. You're The One
4. In The Dark
5. Almost
6. Hard Wired
7. Say Hallelujah
8. Broken
9. Happy
10. Goodbye
11. Over In Love (instrumental)
12. I Am Yours



             



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